08/01/2009
Intrusion

Le réveil fut difficile
Encore chargé du sang
De la terre entre mes doigts déroulés
La pensée des apparitions de Lénine
Sur un piano de Dali
S’imposait à moi
Par je sais quelle effraction que Dante
Ou Ulysse eussent pu se réjouir
Intuitivement d’avoir provoquée…
………………………..
comme par désir de séduction
je maquillai la terre
d’un rimmel provocant et sensuel
vague idée de révolte à cette soumission
d’alluvions en sédiments
je me rapprochai
des premiers mots
du frottement de la roche
l’égratignure du soleil
éveilla en moi un certain plaisir
que j’avais dissimulé avec soin
depuis plusieurs siècles
le tranchant bleu du verre
réveilla ces coupures ancestrales
………………..
Je remontais le Mississipi, grand père
Après une traversée irréaliste promise
Depuis mon enfance
Un large souvenir volatile
Un lendemain de rhum
Et de femme
L’odeur chargée
D’une fin de nuit
Quand les mots
Se mêlent à la pierre
Et la pierre à la chair
Vertige intemporel
D’une osmose capricieuse
Vestige de filiation
Brumeuse et souveraine
Réveil charnel familier
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02/01/2009
2009

J’aimerais vous souhaiter
Tous les bonheurs du monde
Mais je n’ai pas ce pouvoir là
D’ailleurs personne ne l’a
Je pourrais même vous le fredonner
Mais ce ne serait que mensonge
Qu’illusion dont vous ne vous berceriez qu’un temps
Désolé
Je préfère vous souhaiter...
Un geste que vous n’aviez jamais fait
Une pensée pour un inconnu
Un mot tombé de ma poche
Un regard complice
Une médisance ravalée
Un désir de faire plaisir
Même de vous faire plaisir
Un moment d’intimité avec un proche
Un moment de disponibilité inutile
Un rire que vous n’osiez pas dispenser
Une larme pour l’injustice
Je vous souhaite d’être vous même
En un peu mieux que l’année passée.
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31/12/2008
Ni plus, Ni moins

La pierre se fend
A cœur ouvert
Laissant échapper
Deux mains tendues
Frêles et frémissantes
Rappel des césures
De nos vies impalpables
La force se décline
En émotions sans larme
Mes mots sont les tiens
Et je n’appartiens qu’à la terre
Mes plus beaux voyages
Sont ceux de mes pensées
Frôlant ton regard égaré
Où je me reconnais
Je me suis perdu à vouloir
Vivre sans toi
Les pieds déracinés
De mes origines incertaines
J’ai réinventé une histoire
Où mon père reste absent
Où ma terre est nourricière
Une histoire où sédimentent
Mes souvenirs en strates
Irrégulières et rassurantes
Une histoire où le silence
Accompagne mes cris d’enfant
D’homme devenu aphone
Je ne suis que les mots de la terre
Imparfaite érosion
D’une articulation naissante
Dans les braises profondes
De vos mains ouvertes
Inutile incantation
Qui me rend humain
Le temps de le dire
Ni plus
ni moins
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26/12/2008
Réveil de veille
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21/12/2008
le Cri du Réel

Le cri du réel
Est assourdissant
Dans les traces de silence immaculé
Qu’il dépose, sédimente, fermente
Dans un temps irréel
La céphalée de l’horreur
Se mêle à ces pozzines verdoyantes
Du chemin de saint Antoine
Se juxtaposent alors la détresse
Et le soulagement, la quiétude
Les amoureux des bancs publics
Prennent un relief de merveilles du monde
Et tout reprend sa vraie place
Comme un oubli de l’essentiel
Un paradis sans ciel
Où l’aubépine reprend ses droits
L’épaisseur de la souffrance
Devient le parenchyme de la conscience
La vérité sans fard
Etale son couperet émoussé
Que nous connaissions pourtant
Mais qui s’affiche là
Sans mise en scène de séduction
Sans même un contour hystérique
Un lapsus terrestre
Une pierre qui dégringole d’un chemin
Un mouvement infime de la vie
La mort
Qui se dévoile
Dans sa nudité originelle
Refuser l’inacceptable
Nous fait croire aux guirlandes
Scintillantes de l’éphémère
Croire aux illusions
Que nous portons vivantes
Comme si nous pouvions modifier
Le réel
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19/12/2008
Je devais lui dire
J’ai mis ma main sur son cou
Fripé, ridé par ses quatre vingt huit hivers
Caressé instinctivement
Le cou de cette femme
J’ai même passé la main dans ses cheveux
Elle, qui fut coiffeuse pendant toute sa vie
Et qui ne savait faire que ça
Puis j’ai approché mes lèvres de son oreille
Pour être sûr qu’elle entende bien
Sûr qu’elle ne rêve pas
Et d’une voix claire
Je lui ai dit que sa petite fille
De vingt sept ans
Venait de se suicider
J’ai répété plusieurs fois
Avec des mots différents
Pour être certain qu’elle avait entendu
Elle s’est effondrée, prostrée
Et j’ai continué à lui parler
Quelques mots s’échappait parfois
D’entre les rides
« c’était à moi de partir »
« c’est impossible, son petit… »
ma main circulait dans son dos
accrochait un espace de compréhension
serrait une épaule fuyante et frêle
je devais lui dire
je devais le faire
je devais
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14/12/2008
Enfanter la terre

J’ai tracé un sillon
Dans la terre fertile
De la paume de la main
A l’échancrure de mes souvenirs
Me rappeler l’homme
Que je suis, qui me précède
Troglodyte impatient
De mon retour
Il faut te résoudre à l’attente
J’enfanterai les reins de la terre
Par la force et le courage
De mon illégitimité
apprendre à regarder
la fourmi noire sur une terre noire
où la vague déferlante
engloutissant le marin
il n’est pas de bonheur aussi fugace
et fulgurant que cette terre
sous les ongles
matrice minérale
Aux larmes de feu
Volcan figé de mon désir
Je regarde mes mains
Elles sont vivantes
Et tendues vers toi
Comme celles d’un père
Qui se souvient
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10/12/2008
Carnet de Route

Les chasse-neige ne sont pas encore passés
La nuit n’est pas achevée, pas encore passée
Et déjà les flocons fondent sur moi
Telle une femme nue à peine éveillée
Je roule sur la neige, fier catamaran
Avec dans son sillage les écumes volantes
D’une histoire à peine écrite
Aussitôt envolée
Une histoire qui se délite aussi rapidement
Que l’humeur capricieuse qui trouble
Mes rêves encore brûlants de la nuit
Dérisoire de croiser des épaves encore fumantes
De voitures dans le fossé
Et si c’était moi…
Pensée à peine ébauchée d’une impossible réalité
J’accélère encore pour brouiller ma vue
Comment peut-on être banquier ou trader
Vais-je réussir ce matin à monter la côte de Méreuil
Je n’ai aucune envie de monter à pieds
Mes mains sont frigorifiées
Et si j’étais albinos noir
Noir, noir c’est ce qui se dit quand on a trop bu…
Une autre épave là sur la gauche
J’accélère encore…
Je vais juste travailler
J’ai l’impression inhabituelle que ce matin
Ils ont besoin de moi, besoin de me voir
Besoin de ma présence transparente attentive
J’arriverai pendant leur petit déjeuner
Nous avons mis trois ans à le rendre réalisable
Réfléchir négocier obtenir
Quelle perte de temps
Mon pare brise devient opaque
Mes essuies glace sont bloqués
Je ferai mieux de retourner me coucher
Mes collègues ne prendront pas la peine de se déplacer
Par un temps pareil
Je ne peux pas renoncer
C’est idiot, nous ne sommes pas irremplaçables
C’est vrai, c’est faux
Mes roues se figent dans la neige
Comme dans un récif oublié
J’y suis
je vous écoute
19:56 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)
04/12/2008
Dysphrasique

Desmotsmesmotsàdéfierlesilencequetumasappris
Chuchotésenperlesd’aveuxilmeresteleurchantbrûlant
Mélodiecruellequipercutemonoreilleetterendsivulnérable
Dysphasiquedysphrasiquedemesémotionssouterrainestum’as
Apprisàécrirel’avantdel’avantquelquechosequetoiseulepouvais
Convertirenlamedebonheursanstelaissermouriretsansouvrircescicatrices
Déjàreferméessurl’horreurdetelire
Disaistucemotpourmeséduireetm’accompagnerdansl’ignorancedenotreignorance
Eglantinetum’enasdonnédespagesetdespages
D’amour18:13 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)
01/12/2008
Bonheur


Porte entre ouverte du soleil
Je viens te donner les fibres vibrantes du cœur
la mémoire oubliée de mon autisme
Les brûlures insensibles du regard
Mes mains recousues
A la tendresse de tes sourires
A la suture de mes plaies
Renaît le bonheur
Je n’ai jamais eu mal
à avoir mal Douleur invisible
d’une solitude surpeuplée
J’anesthésie le passé
D’un revers de phrases
Désuètes et magiques
Qui colorent même la misère
Un semblant de déchirure
Qui apprend et convoque la reconstruction
Faire la paix avec soi-même
Dans les volutes du calumet
Dans l’avalanche du nécessaire
Comme si je pouvais être utile
A rendre l’inutile
Indispensable
Déterrer la hache de guerre
Pour me battre contre
Mes pensées défensives
Oser le plaisir
07:37 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)
26/11/2008
Propriété Privée
Ne volez pas
Ma mort ourlée
sous les échardes de la vie
Enchaînée
Aux rires volatiles
Des senteurs de rhum et de terre
Elle m’appartient
Le seul lien qui me réunit
faire la paix avec moi-même
Le vrai plaisir d’une écorce arrachée
Un saignement de bonheur
Qui ranime mes rêves d’enfant
Les rides de mes souvenirs
Suturer la mort
Comme un acte d’amour
Spéculer sur elle est sans retour
Je m’y sens vivre
Sans artifice avec plaisir
Inonder mes poumons
Arrogance primitive
Comme retrouver
Un second souffle
Qui change le regard
Ne touchez pas à ma mort
Propriété privée20:35 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)
15/11/2008
Mes Déserts

(Photo JLG 1982-1983)
J’ai cousu les paumes de mes mains
Aux rives escarpées du sommeil
Simulé le silence
Pour entendre les pleurs de la terre
Retrouver les émotions
Du temps où rêver
N’appartenait pas qu’aux enfants
Où prendre soin des autres
Devient urgence vitale
Comme on remplit ses mains
Des sables du désert
Et qu’on s’émerveille
Devant tant d’humanité
J’ai mal à l’Afrique
Volatile et sensuelle
Que nos cultures apraxiques
Dénaturent même avec générosité
Je voudrais retrouver
Ces dunes immaculées et charnelles
Qui connaissent encore
La valeur d’un souffle de tendresse
Un bras autour du cou
Pour bien nous signifier
Que nous sommes de passage
Que seule la terre
Appartient à la terre



20:11 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
01/11/2008
Grand-père(je n'irai pas sur ta tombe)

Mer dépouille
Du marin de mon enfance
bruit incessant du ressac
Dans un coquillage oublié
posé sur mon oreille
C’est le vrai bruit de la mer
Celui que tu m’as appris
avec tes mots de marin
qui regardait au loin
la brûlure du soleil
certains soirs de lassitude
quand la main sur le bastingage
tu caressais la carcasse rouillée
avec une envie de femme
à déformer ta vareuse enfarinée
avec aussi des larmes dans tes yeux
dilatés de désirs
la mer ne serait rien sans la terre
dans cette terre où tu re-poses, maintenant, dit-on
mais je sais que tu as un coquillage
tout près de ton oreille
où tu entends la mer
et peut-être
la voix de ton petit fils
tu comprends, pépé,
pourquoi, sur toutes les plages du monde,
je ramasse les coquillages
16:26 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
27/10/2008
A ceux que j'aime
J’ai assoiffé les rivages de ton cœur
Et ouvert les grands cils de la nuit
Pour sentir vibrer l’insondable
J’ai décousu l’aube de tes lèvres
Pour crier que nous sommes vivants
Longeant les murs blancs infinis
Des regards saisissants qui ne se croisent
Pas par hasard
Profitons de l’injustice du bonheur
Pour ne pas éviter ni se plaindre
Laissons la nuit
Nous apprendre
Que le rêve
Est notre seule vérité
Laissons le silence
Nous révéler quelque chose de la grâce
Dans son écrin muet
Je t’entends prendre soin de moi
Dans ton silence
Je t’entends m’écouter
19:25 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)
20/10/2008
Fille de l'être

J’ai raccommodé les gerçures
des berges de mon cœur
Pour ne pas te laisser seule
à souffrir des vents humides
et enveloppants du frimas
de la persistance de nos silences
être corps à cœur
avec tes angoisses féminines
ne pas savoir te parler
et te dire pourtant quelle béance
nous rassemble
dans ma maladresse et mes larmes
être le père qui te regarde vivre
qui voit ta force et ton originalité
avec bienveillance, émotion et fierté
je te sais au delà du monde
ourlée dans tes désirs
d’être femme
partagée comme elles
par la césure du sourire
tu es ma fille
et quand je te regarde
je sais qu’il y aura toujours
des enfants qui naîtront
d'un regard
et regarderont leur mère
avec admiration
06:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)
18/10/2008
Toucher le Réel
Presque porté par le vacarme
Infernal de mes mots
Je résiste à tenter
De me reconnaître
Dans les poignées de terre
dispersées par le vent
Même si plein d’a tout
Je me brise en déferlantes
Au rebord de mes larmes, de mes lèvres
Et me persuade
De la possibilité de l’île
Cette provocation insalubre
De mimer la phobie humaine
Trace sur ma peau
Les mille regards
Qui ne me voient pas
Ceux là mêmes
Qui dans ma transparence
Ont courbé l’échine
A mon humanité
Oui je suis de ces chairs
Qui revendiquent
La parole du soleil
Fenêtre aveuglante
De mes désirs brillants, passagés
Vaste reflet insignifiant
D’une âme impalpable
Capable d’arrêter le temps
Et de vivre en silence
J’ai une joie incompréhensible
Et pourtant bien réelle
Un chapelet de souvenirs
Qui donnent à mon sourire
cet air séducteur et penseur
de ce temps où le futile
a forgé ma vérité volatile
un sourire comme une vallée
où la pluie ne s’y égare plus
un semblant de bonnes manières
pour nous faire croire
que nous ne sommes pas partagés, écartés, déchirés
miroir de faille
aussi inévitable
que le pain sur la table
pour les enfants
11:41 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
17/10/2008
Maudite galette
Maudite galette
Née de la boue des grands fleuves
Tu simules l’invraisemblable
De la mort au ventre
Comme une rature sur le sable
Une épine sur un arbre sec
Tu dissimules l’insoutenable
Des rêves d’enfants
Cela n’affecte personne
Notre conscience superflue
Ignore les contours de la faim
Se délite la culpabilité incertaine
D’être d’un autre monde
C'est tendre la main
A l’inconnu
Regarder le soleil
les yeux dans les yeux
pour ne plus
rien
voir
12:25 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
08/10/2008
je vous parle
J’ai allumé le silence
De mes nuits trop courtes
Amasser la lumière
Qui lisse mon sourire
Avant de me glisser
Dans des draps de douleur
Aux couleurs des heures arrêtées
J’ai écorché les cicatrices
Superposé les peaux mortes
Inventé des rumeurs
Pour croire encore
Qu’il n’est pas nécessaire
De se faire mal
Ni de faire mal
Je m’immobilise….(je n’entends plus les bruits insupportables de la nationale)
…
certain de recouvrer
la vue limpide des profondeurs
un contact de mer
isolé dans un désert de sable
comme une perte enfin accepté
un désir qui renaît
d’être aussi différent
et pourtant tellement semblable
halluciné de vérité
je reconstruis mon monde
des restes de vos poches trouées
des mots que vous savez encore décocher
avec tendresse et humanité
je vous ressemble tellement
que je finis par exister
dans vos regards
je me vois et me noie
je me saisis de l’intouchable
une main sur ma poitrine
je sais que je vous parle
de vous
18:53 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)
05/10/2008
"Sei que me esperas"

J’ai regardé les terres noires
Contemplé peut-on dire
A user la pupille du temps
Pendant des heures
Dans l’immuable
L’infaillible stabilité du monde
Jusqu’à la fatigue la plus intense
J’ai regardé la pierre
Sans craindre de plisser les yeux
Sans sommeil ni larme
j‘ai provoqué la terre
jusqu’à m’en imprégner
charnellement
j’ai perdu du temps
un temps infini
à ne plus savoir le mesurer
j’ai accepté de ne plus mesurer
de ne plus me mesurer
juste se mêler à l’impossible
se reconnaître dans l’insaisissable
du regard vif minéral
d’une roche qui s’effrite, vibre
et vit
comme dans celui de l’enfant
du dehors
que je suis
16:09 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)
31/08/2008
Tout

Oppression silencieuse
De tes mots
Que je n’entends pas
Pression du jour
Qui refuse
L’appartenance
Les ombres se caressent
Comme un jeu insolite
Du soleil
Je touche au murmure
Et la lumière dyslexique
Partagent
Mes mots
En cris de guerre
Si le silence s’impose
Le bruit envahit
Ma clameur
Et me rapproche
De l’indicible
Et je te dit
Ce que je ne sais dire
Qu’avec les yeux
Un rai de tendresse
Qui affole les oiseaux
Peut-être l’insignifiant
Qui convoque la puissance
Du partage
Un rien de rien
Qui dit tout
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