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19/02/2024

"La lenteur, le mode le plus rapide pour atteindre l'essentiel" (Titouan Lamazou)

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photo Kreiz er mor

 

 

Frottement de matin nu

J’ai voulu soulager la souffrance des corps, j’ai effleuré des reflets de l’âme qui ne parlent pas mais illuminent de leur présence charnelle notre propre tranche de solitude.

C’est un jour sans commentaire où le réveil se frotte à la nuit

Strate inviolée du sommeil

Dans les plis, replis de ma voix, la matière fait présence

À l’à-pic de ton oreille, me dérouler pour te parler sans mot et sans voix

Juste éclat minéral d’un silence qui prend corps

Comme un radeau qui se plie et combat  la houle échevelée verte luisante et assassine

Où le sourire des femmes enfante la crête des vagues

Et révèle le chagrin des hommes

L’effacement de l’ombre des chrysocolles

 [Épave de nos doutes]

Il y a d’abord la voix puis l’écrit vociférant qui nous parle puis nous chuchote les mots à venir

Pas intérieurement,

Mais comme le passage incisif du vent au cœur des roches

Miroir de faille aux tempes des brasiers

La pierre ourlée déroulé de notre savoir s’impose en caractères gras 

Graphite illicite d’un corps à corps sensuel avec l’amour

 

Dans sa rondeur oblitérant le désir

A la cuisse du vent, le toucher fait écho comme caresse…égratignure, blessure à l’orée du murmure

Se décider enfin à capter la lumière sans  être ni pur ni séducteur

Pour finir, dompteur de pierres qui n’altère pas les larmes de la nuit

Des vagues muettes et rondes m’ont enfanté un jour de grande marée

J’ai ainsi échappé aux rouleaux de l’océan

 

Les mouettes piaillent et l’indicible écho de leur cri traverse le regard pour oublier la mort

La mer a convoqué ses cheveux d’écume

Pour m’envelopper de rêves marins

J’ai dans la gorge le parfum viril de la marée

Du retour de pêche

Dans la brume et l’odeur de pain grillé

Les sirènes amoureuses m’ouvrent leurs longs bras

J’ai dans le cœur la fureur des algues

Et dans le ressac un retour de flamme du savoir

Qu’on ne sait pas dompter

Et des mers sans horizon

Des rivages débordants

Des mains de marins qui se tendent comme des sourires

Et boire au café du port le vin chaud des naufragés

Le rire suicidaire de la mer qui gonfle nos paupières

Bois flotté de ma mémoire

Réveillé par la voix douce du petit matin

Caresse du vent sur les pierres

J’ai déclaré l’amour à la pierre

Matrice féconde de la parole

Un coquillage sur chaque oreille

pour entendre

 

 

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