UA-57948785-1 1234 469157 G-QJK30HG2HR

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/03/2024

Maternité des Anges Terre de ma naissance

293569965.JPG

(Encre des Terres noires - Paule Riché)

 

Adossé à mes rêves d'enfants

écolier sans école

effronté aux berges du savoir

Un buvard posé sur la bouche de la nuit

Nous nous réinventons un ailleurs sans épines

Lisse comme une aube nue

un baiser du vent encore incertain et félin

Un instant déposé sur les lèvres d'un ange

pour enfanter nos chagrins et nos rêves passés

 

Croire en la transparence de l'émoi

Le réveil des sables noirs

est ainsi traitre

à nos pieds

Déjà il forge l'aliénation

de nos croyances

Libre et serein

j'ai déposé un enfant dans tes yeux

A la maternité

des regards

j'ai engendré ton sourire

Sable sensuel des miroirs

La terre n'appartient qu'aux

grimaces de la nuit

La terre n'appartient qu'aux mains

qui la travaillent

 

Poignée de terre

Qui invente l'horizon

 

 

293569965.JPG

medium_Photo_expo_071.jpg

10:24 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

01/03/2024

Comme toi, il changeait la vie

 

tumblr_9739823a661cd23dd529bc20a3002138_96d4fcec_540.jpg

(Une pépite, King Crimson)

à RM, Mlle Peyre, un petit prof du collège du commerce(XV ème) qui avait une grosse Volvo, cette belle femme que je croisais tous les jours en allant au lycée et que j'aime toujours... à tellement d'autres...qui ont été là pour moi volontairement ou pas.

 

 

Je croyais que c'était pour la vie

Cet attachement excessif à mon île

L'acte manqué de mon exil

Les scarifications du sommeil

égaré  la peau des larmes

 les vestiges des profondeurs

qui révèlent la structure insolente des rides de la peau

comme autant de ratés de malentendus

Une plongée sans retour

des chemins que je n'ai pas su prendre

des chemins où je me suis perdu

prolongé par les limons de ma cécité

 traverses prises de travers

où j'ai égaré ma foi

pour préférer la Voix

pénétrable de mes collines

Le regard acéré  des montagnes

Le sourire du ventre des femmes

 rouleaux de l'océan matrice cicatricielle de ma naissance

Et ces souvenirs d'hommes décisifs

collusion immanquable de mes émois

dans la rencontre des mots  qui font grandir

l'absolu silence de l'intimité du regard

comme aimer l'Un-possible de nos réveils

d'adolescent.

20:43 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

26/02/2024

Retour d'Isles

20200128151943_001.jpg

(Photo JLG Bretagne 1980)

 

J'écris sur les pierres
Invisibles

Indivisibles
Du Rêve


Je partage l'élan acéré
Sacré
Des replis du vent
Et même
Si je frotte mon cuir
Dans l'encadrement des fenêtres
Je ne séduis
Que les restes de l'amour
Vivant
Je me nourris aux chutes
Des reins des femmes
Car
L'heure n'est plus au leurre

ni aux pleurs

Je me berce
Aux poussières
Scintillantes
De vos doutes
Afin d'exister.


Je suis un Cri strident
Enseveli sous la lave

de l'île
Je suis ta main striant
L'espace de
Nos vingt ans


Je suis un reste des Hommes



(J'imagine sans lassitude Patrick Chamoiseau me dessiner son île)

(janvier février 2006 sur Skyblog)

19/02/2024

"La lenteur, le mode le plus rapide pour atteindre l'essentiel" (Titouan Lamazou)

R.jpg

photo Kreiz er mor

 

 

Frottement de matin nu

J’ai voulu soulager la souffrance des corps, j’ai effleuré des reflets de l’âme qui ne parlent pas mais illuminent de leur présence charnelle notre propre tranche de solitude.

C’est un jour sans commentaire où le réveil se frotte à la nuit

Strate inviolée du sommeil

Dans les plis, replis de ma voix, la matière fait présence

À l’à-pic de ton oreille, me dérouler pour te parler sans mot et sans voix

Juste éclat minéral d’un silence qui prend corps

Comme un radeau qui se plie et combat  la houle échevelée verte luisante et assassine

Où le sourire des femmes enfante la crête des vagues

Et révèle le chagrin des hommes

L’effacement de l’ombre des chrysocolles

 [Épave de nos doutes]

Il y a d’abord la voix puis l’écrit vociférant qui nous parle puis nous chuchote les mots à venir

Pas intérieurement,

Mais comme le passage incisif du vent au cœur des roches

Miroir de faille aux tempes des brasiers

La pierre ourlée déroulé de notre savoir s’impose en caractères gras 

Graphite illicite d’un corps à corps sensuel avec l’amour

 

Dans sa rondeur oblitérant le désir

A la cuisse du vent, le toucher fait écho comme caresse…égratignure, blessure à l’orée du murmure

Se décider enfin à capter la lumière sans  être ni pur ni séducteur

Pour finir, dompteur de pierres qui n’altère pas les larmes de la nuit

Des vagues muettes et rondes m’ont enfanté un jour de grande marée

J’ai ainsi échappé aux rouleaux de l’océan

 

Les mouettes piaillent et l’indicible écho de leur cri traverse le regard pour oublier la mort

La mer a convoqué ses cheveux d’écume

Pour m’envelopper de rêves marins

J’ai dans la gorge le parfum viril de la marée

Du retour de pêche

Dans la brume et l’odeur de pain grillé

Les sirènes amoureuses m’ouvrent leurs longs bras

J’ai dans le cœur la fureur des algues

Et dans le ressac un retour de flamme du savoir

Qu’on ne sait pas dompter

Et des mers sans horizon

Des rivages débordants

Des mains de marins qui se tendent comme des sourires

Et boire au café du port le vin chaud des naufragés

Le rire suicidaire de la mer qui gonfle nos paupières

Bois flotté de ma mémoire

Réveillé par la voix douce du petit matin

Caresse du vent sur les pierres

J’ai déclaré l’amour à la pierre

Matrice féconde de la parole

Un coquillage sur chaque oreille

pour entendre

 

 

16/02/2024

Ecrire

2923562487.jpg

 

-Je me laisse aller à l'écriture

comme si ça devait se détacher de moi

surtout ne pas m'appartenir

être le prolongement de ce que je ne suis pas

quelque chose d'impensé, indécent

et qui pourtant me brûle les doigts

comme si ça se détachait de moi

de mes mains qui scrutent le ciel

de ses pulpes éblouies

un silence de mots qui n'assourdit que toi

une caresse terrestre

qui se lit et se devine

un espoir de faire

plutôt que d'être

un rire que seuls les enfants comprennent

voilà ce que je n'écris pas

 

Texte écrit le 16 février 2008 non repris...

15/02/2024

Les sans ciel

 

medium_jlg_-_1bis_copier.jpg

 

 

Livre de peaux sculptées

Graveur de rêves      Passeur de souffle

Je suis là à l'échancrure de ta présence

au juste moment

de la parole

A l’acmé de la renonciation

Il n'y a rien d'essentiel

ni rien d'insignifiant

Tout est présence ordonnée

à l'ourlet de ton cri

ou l'impatience de l'amour

tendre résonance

Loin des jacasseries d'un monde éloigné

Le feu est plein nos mains

dans nos cœurs l'herbe pousse

Et ton regard s'enfuit déjà de moi

Triste répétition insistance du désir

Et ton absence qui me fait vivre

Souvenir d'avant les mots

Rédemption du savoir être

avant l'exode de l'avoir

qui nous tient debout

Je suis fier de t'avoir croisé(e) rencontré(e)

sans guenilles d'artifice, présente à toi-même

Dans un temps qui articulait encore les souvenirs

comme l'être là

de demain estompé et vivant

jusqu’à l'après demain

en attente

Rythme simple épousant la vie

05/02/2023

Les mots ne disent rien...

l_attente2.3.jpg

(peinture acrylique KLA Guillaume Poupard)

 

Mes mots ne disent rien

de la traversée de moi-même

Ils me traversent

Et là parfois, ils se voilent de racines et de terre

et parlent à quelqu'un d'autre

sans que je le sache

sans que je perçoive cette étrange fulgurance

d'une rencontre  à épeler

peut-être même à parler

Les mots m'échappent

et un souvenir renait

comme pour faire place au silence du bavardage...

Ce soir j'ai  envie de me maquiller

comme pour rejoindre ma mère lorsque j'étais petit et que j’usurpais son maquillage et ses bas nylon, quand elle sortait tard le soir et que ma peine se dissimulait mal sous les odeurs et la grâce de ces attributs.

Mes mots étaient restés muets

et je sentais l'évidence de la solitude

de  celle qui vous parle au creux de l'oreille

souffle chaud

pour donner consistance à l'absence

peut-être

et vous apprendre à aimer.

 

https://youtu.be/EcDlwaWGA4I

 

29/01/2023

Simple RETOUR

2facadedistillerie 1.jpg

(Photo Jean-Luc De Laguarigue

Martinique)

Je fais retour ce samedi 29 janvier 2023

                                                                   jour parmi d'autres qui n'évoque rien pour moi, pas même un  souvenir passé.

Depuis des mois, peut-être même des années, je me suis éteint sur ces pages que pourtant, j'aime tant. Pas tant par les mots que j'écris mais bien plus par les rares échanges qu'ils suscitent.

Je suis en bordure de moi-même et je me dis que je dois tenter quelque chose pour faire revivre en moi ce dont la nature m'a privé en partie et une sorte de refus personnel à me projeter, ces dernières années. Je n'ai oublié personne, me semble-t-il et même si c'est le cas, une odeur, un geste, un mot, un sourire sauront faire vibrer quelques élans océans.

J'ai parfois, souvent, le tremblement d'un de vos mots, le souvenir lointain mais palpable de votre présence. La saveur d'un souvenir qui renaît, souvenir que je n'avais pas avant et qui ces derniers temps vient bousculer une mémoire juvénile. Le sourire de mon grand-père, une bise aimante de ma grand mère comme pour dire qu'elle ne m'oubliera jamais. Ces choses oubliées qui reprennent une consistance qu'elles n'avaient jamais eues. Ce curieux phénomène qui laisse à penser que la mémoire prend maintenant d'autres chemins plus ou moins inconnus de moi-même et qui me font découvrir une autre facette de ma fragilité.

Pour aujourd'hui, j'en resterai là. Je demande à l'écriture de se lever, de m'habiter, de me faire grandir.

JLG

02/05/2021

Sans retour

PICT0117.jpg

 

Déchirer le silence

Et s’abandonner au réveil de la langue                              la transpiration du cri

Ne plus se soustraire à la lecture des corps                               lésion imprévisible du sommeil

Prendre à la lettre l’écriture des caresses                         les rimes du temps traversent les océans

Et pouvoir dire comme l'enfant :

                                        ...perdues mes dents de "laine"                  rafale épuisée de silice

et rêver comme on pleure:

                                          Ma mère ne m'abandonnera pas...

J’ai pourtant rêvé les "câlines" de vampire                          les crocs du langage

Apprendre à tout parler

Dérouler l’ourlet cicatrisé de ton oreille

Pour que quelques mots agencent             matrice             le réveil de l'oubli

Insensible et présent

comme longue attente

Articuler l'aurore de nos nuits                     une herbe dans le cœur

L'île est longue et impénétrable            bagne du sourire       tes gestes multiplient le rêve

Pluie de caramboles sous nos pieds renversés                            racine incertaine

D’une terre noire souterraine                                         résilier le bail de l’offensive du savoir.

De ses mains naît le sourire

De ses yeux la langueur des plaintes

Il est illusoire de croire au blasphème. Rien ne se répand plus que le désarroi des hommes. Il y a des cœurs exilés au-delà des mers. Juste retour des indignés.

De sa bouche jaillit le cri

De ses mains s’ouvre l’attente

Le soleil ne croit plus au réveil de l'âme

 

 

 

30/04/2021

Corps

 

IMG_20190930_111249.jpg

(Affiche imprimée à Grenoble après la confection de la fresque de la bouse du travail vers 74-76  pendant mes études et la réalisation d'une litho sur le bruit au travail.)   

Petit retour en arrière, février 2020. De chez moi jusqu'en Avignon, dernière exposition fréquentée sur les traits de crayon et les pas de Ernest Pignon Ernest.  Envie aussi de faire partager une ancienne expo de 2006 à Serres avec Guillaume Poupard.

http://www.francopolis.net/creaphonie/PoupardGastecelle-o...

 

IMG_20200224_113438.jpg

IMG_20200224_114254.jpg

IMG_20200224_114308.jpg

IMG_20200224_120325.jpg

IMG_20200224_120246.jpg

29/04/2021

Envol

 

rencontre0790 copier.jpg

 

Dans le haut vol qui m'emmenait vers une autre parole, la distorsion de la pensée a fait son œuvre et laissé les scories parlantes  du manque du mot

juste équilibre pour expérimenter cette différence vivante du reste.

 

rencontre0790bis.jpg

21:49 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

Poivre aux yeux

384057323.jpg
 

Je suis un graffiti  en transhumance

Une éclisse plantée dans la chair

Je sors sans âme ni sourire

Humain in-humain

Ou l’inverse

Je me chausse de vos parcours tourmentés

Au « poivre bleu » de vos yeux

Vous êtes parfois la caresse

Qui me fait exister

vibrer

Et me souvenir du bonheur

Irisé de mon amnésie volontaire

Des vapeurs de cendres froides sur la pierre

un éclat de silex au bord de la paupière

Je m’humanise en  me désocialisant

Je suis une pierre dans vos chaussures

Un charançon dans votre pitance

Je ne rêve que de votre volatile insolence

Une révolte qui nous régénère

Je voudrais être votre cri

S’insurgeant contre l’illicite

Pouvoir des hommes

 

 

16:33 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

Briser

soleil 3.jpg

(Photo JLG Afrique 82-83)

 

J’ai assoiffé les rivages de ton cœur     ardoise de mes insomnies                                                    

Et ouvert les grands cils de la nuit

Pour sentir vibrer l’insondable

J’ai décousu l’aube de tes lèvres            perle       de pluie

Pour crier que nous sommes vivants

Longeant les murs blancs infinis                                  infiniment blanc

Des regards saisissants qui ne se croisent

Pas par hasard

Profitons de l’injustice du bonheur                        graphe insensible

Pour ne pas éviter ni se plaindre

Laissons la nuit

Nous apprendre

Que le rêve

Est notre seule vérité                       lésion imprécise de la lune

Laissons le silence

Nous révéler quelque chose de la grâce

Dans son écrin muet

Je t’entends prendre soin de moi

 

 

Dans ton silence

Je t’entends m’écouter

02/02/2020

Apparence

20200125150057_01s.jpg

(photo JLG)

 

Ne rien dire

ne rien montrer

que l'apparente

transparence

de l'ombre

du

Réel

02/04/2019

Ce n'était pas un Bon Jour pour mourrir.

img984.jpg

 

 

 

 

 

 

img983.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

img996.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                   

            

 

 

 

 

 

 

 (Photos JLG désert Algérien 1982)

 

 Trace aveugle

Trace absente de ton départ

              qui déplie sur ma peau le sillon invisible

              de tes pleurs

              de tes peurs

                            Absence ardente consumée aux lèvres

                                      exsangues de souvenirs transparents

L'air est un parent qui ne se dément pas

palpable comme tes mains noueuses

accrochées à mon flanc

              Trace invisible de ton absence

              Trace illisible de ma présence

Tu laisses ton enfant, comme on se défait de son adolescence

Avec douleur

avec ce rire qui n'appartient qu'à toi

                                      Rire ciselé dans la chair abandonnée

                                      de tes vingt ans

Mémoire factice

Mémoire d'un matin sans réveil

                                Plage de rêves inachevés

                                Chevêtres incompris de ma démence

bouts de ficelle

timbres arrachés d'une lettre

quelques punaises rouillées

un coquillage usé

une pierre

un confiturier trop multicolore

devant de lettre de Fougères de 1952

Une odeur d'enfance toute en présence

quelques punaises dorées

une photo en barboteuse devant le Casino des Sables...

 

                          ...Toutes les choses essentielles de nos vies

                             Tous ces détails insignifiants qui prennent sens

                  Tout et Rien à la fois

                   Le mirage étoilé de nos vies

                    Nos vies, ta vie maman...

 

 

 

04/10/2018

Brouillon

 

20141220_131328a.jpg

(photo jlg "Pic de BURE" rêve d'Indien)

 

Un si petit espoir de rire

A l’ourlet de mon cœur

J’ai usé tous les mots de ma bouche

Comme les pétales arrachés

aux pierres rugueuses

de mes  souvenirs

un si petit espoir d’écrire

frotté mes mots

aux sables métisses des rivières

Tutoyé les berges toujours vierges

De l’aphonie

Un si grand espoir d’aimer

Pour caresser entièrement

L’incomplétude qui m’habite

Réaliser enfin la trace infime de l’escargot

Bien plus éternelle que mon cri exophtalmique

Épuisé et poussif

Rencontré le désert d’un petit Prince

Où aucune Rose ne prend racine

Où le sable se dérobe sous les doigts

Comme des rêves d’enfants

Un si grand espoir de vivre

Qui ne tient qu’à un fil

Un rêve de vieillard

Qu’il ne fera plus

Acculé aux yeux de sa jeunesse

Un si grand désespoir de rire

Ne tenir qu’à un fil

Ne tenir qu’à un mot

Accroupi au visage sans fard des souvenirs

Un si grand désespoir d’oublier

Les cicatrices du sourire, celles du plaisir

et les quelques "Toi ma vie" qui résistent en moi

comme des tumeurs vivantes.

14/06/2018

L'Aube est Lisse

6db4144d4dbfa0cb19aa52fe360d416f.jpg

L'aube est lisse sur le flanc de l'océan

Le soleil plante ses ongles délicats

J'ai oublié l'écriture illisible de mes nuits transparentes

(sans insomnie-sans sommeil)

la caresse dévoilée des sommeils sans lumière

j'ai le bonheur de tes mots donnés sédimentés dans les rides de ma mémoire

j'ai, sans incertitude, les larmes sucrées et longues

de la rondeur des femmes

de l'arrogance des hommes

j'ai ta bonté que tu as déposé comme un buvard sur des vers de Prévert

la vibrante présence du frisson tiède

de tes cheveux entre mes doigts

ces odeurs tropicales, ces odeurs de bagne aussi

que tu m'a légués comme un alizé interminable échoué sur ma peau

un mouvement de poignet lent et affectueux

une tape sur l'épaule

un regard pénétrant

Je ne me lasse pas de regarder la nuit

le monde comme un reflet inexact de l'égoïsme

je ne me lasse pas de regarder la mer

là où j'ai perdu tout espoir de caresse

Oppressé, serré par les eaux nourricières

matrice inféconde de mes nuits

je te regarde avec apaisement

que le monde est joli

sans tout ce fracas

cette beauté verte et bleu

bleu et verte

qui fait qu'on pose un doigt sur un autre dans un mouvement elliptique

presque méditatif

Comme quand on mange des cerises qu'on sait véreuses en fermant les yeux

Comme pour oublier    effacer

il ne suffit pas de fermer les yeux

tu le sais

je le sais

et pourtant je le fais

Ne pas fermer les yeux

signerait déjà la fin de notre passage

la clairvoyance d'un été sans soleil

d'une rose sans épines

Les liserons ont envahi ma cabane de jeux

cette survivance

n'est pas côté en bourse et n'est pas productive

mais elle a dans mes yeux qui se plissent

la saveur désuète

du temps de ma jeunesse

nous faisons tout vieillir trop vite, trop trop vite

trop entassées de choses inutiles mais aussi indispensables

trop cru à la valeur humaine

humanisme quelle tromperie…surtout ne pas sombrer dans ce discours pessimiste inévitable, salutaire mais destructeur

au fond de moi, l’autre est un con que j’ai toujours respecté, pétri d’injustice, j’ai cru longtemps en lui….encore maintenant sûrement malgré sa petitesse…son insignifiante signifiance

Même les enfants à l'école le savent déjà

la cour de récréation

c'est la cour des embûches

Heureusement

il y a la pluie sur nous

qui tombe en bourrasque

et nous fait mesurer

la grandeur de l'arrogance

L’insignifiance de l'homme

Rature en bas de page

qui laisse trace volatile

pas même écrite.

10/01/2018

Rien ne soupire

Rimbaud.jpg

Posée la main rose, dans les terres brunes, noires

écrasé le coeur des mensonges passagers

le rire enterré sous la rosée

finis les silences qui ne révèlent que de l' impuissance

aride la solitude, le vide, le manque qui manque

la terre semble vivre, dire

je ne vous aime pas

je l'entends sans tendre l'oreille

le bruit est singulier

sa respiration inaudible

il ne reste que les cocotes en papier

qui ont du sens.

 

 

14:28 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

10/12/2017

Vivre

pierre - 2 copier.jpg

(Photo JLG)

 

Commencer un livre...

(ce qui n'est pas le lire)

commencer un livre donc

c'est comme s'asseoir un 17 septembre 1959

sur la plage de Dieppe

et écouter rouler les galets

trembler le ressac des entre chocs minéraux

contre son coeur

et aimer la Normandie

faute d'aimer l'amant de sa mère.

commencer un livre...

c'est comme s'asseoir au 7éme étage d'un immeuble

côté cour

au 32 rue de Chazelle 17 éme arrondissement

à se demander la suite

douce ou obscure

à donner à sa chute probable…

et détester les « riches »

les odeurs d'encaustique envoûtent

les enfants tristes de concierge

Peut-on terminer un livre

pas à l'écrire

pas à le lire

mais le terminer vraiment

comme on termine

une tranche de vie

une tranche de pain rassit

une tartine de vie.

Jamais pu aller jusqu'au bout

toujours effrayé

par ce volume de mots

ce frémissement inconditionnel de savoir, à voir

et pourtant je les aime, ces livres.

la poésie m'a aimée

m'a aguiché, séduit

amante volage qui convenait bien

au peu d'envie de lire

qui caressait mon esprit

le théâtre a été aussi longtemps en compétition

pour les mêmes raisons

j'arrivais parfois à refermer le livre

et à croire ainsi

avoir vaincu l'auteur

je suis allé jusqu'au bout

et puis la poésie on la prend par tous les bouts

on la picore

on la dévore

on la regarde

on la touche

on l'embrasse

en pointillé on se l'accapare

elle fait de même

au bout du compte

elle ne s'est pas laissée lire sans résister

A-t-elle imaginé

une fin suicidaire

ou simplement

la griffure du petit matin

qui tarde à venir

ou

vivre autrement

 

 

 

 

12:20 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

06/11/2017

autre Je

DSCF0052 copie111.jpg

 

(Photo JLG)

 

C'est dans le brouhaha

que j'entends le mieux

le silence des coeurs

dans le sillon effacé du vent

que je vois le mieux

notre nécessaire incomplétude

et les rides du sommeil

éteintes

célébrer les pierres lisses

invisibles du rêve

c'est dans le rien que je devine le plus

 

justetediretelirecommejetaimemamanunenfantsansailessansciel

 

J'ai tellement aimé

l'innommable poussière

qui illumine ton regard

les coulées de sable de tes paupières

surtout tes mains

comme un cerf volant

qui contiendrait le ciel tout

entier

l'heure du croassement et de l'envol

suppose la bleuté de la nuit

l'éloignement des fougères

dans le morne

la fuite de l'amour est imminente

 

JerepenseàmesrédactionsdepremièreavectoiRMetletravailquetuasdûfaire

pourmedéniaiserunpeu

 

Je rêve d'ineffaçables souvenirs

qui contredisent le jour

et interrogent la nuit

une envolée de Grand Duc

le soir quand le tumulte

s'enlise dans les sables roux liquides de la nuit

Le croisement d'un regard

qu'aucun séisme ne bouleverse

je rêve d'un jour ordinaire

où l'amour ne saurait s'écrire

où les mots seraient soudain caduques

lisses et blanc

comme dans mon cahier d'écolier

 

Ecriredanslecimentdesmurspourconsolidermoncriaphoneetinaudible

 

Habiter ta présence

cet abîme dyslexique qu'il nous faut inventer

falaise inexplorée de nos chagrins

rebâtir l'insaisissable

de nos mains noueuses

voir ce qui ne peut être vu

Ecrire ce qui ne sera jamais lu

enfin

édifier le silence du manque

ne jamais renoncer à l'inacceptable

qui nous mutile et nous dévoile

frêle, humble,

la peur au front

muré dans le mutisme

 

J'auraisaimésavoirécrirequécrireestlanégationdecequipourraitsécrire

 

 

si j'écris tout petit, pattes de mouches

peut-être

comprendras-tu qu'un abîme tout entier m'est nécessaire pour ne rien dire. (idem pour le ciel).

 

La pierre lisse des rêves

s'écrit

à l'envolée du sommeil

là où les peaux

se déploient.

14:58 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)