UA-57948785-1 1234 469157 G-QJK30HG2HR

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/09/2011

Ange et démon

Sans titre -3 copier.jpg

Même les anges se taisent

Et méditent sur la mort qu’ils mènent

 

            Accumulations de souvenirs dérisoires

            Pour donner inconsistance historique

            A la justice de l’âme

            Pouvoir se pincer et avoir mal

 

Je suis un atypique calé dans les replis du bonheur

Que ma main n’atteint pas

Un handicapé du sourire des enfants qui braillent

A en souhaiter d’être sourd

Un égocentrique bavard qui n’a rien à dire (comme tellement d’autres)

 

      Je crois que la réalité n’est pas réelle

      Et pourtant  elle nous infiltre et nous possède

      Comme une maladie génétique

      Il ne suffit pas d’y croire

 

La vie est ce qu’on en fait…

Baliverne des étés trop longs, loin des cours étroites des écoles

Quand on pense encore que le bonheur se cache sous les jupes des filles

 

     J’ai jeté ma voiture, je songe à me libérer d’internet, du téléphone

     Et des plaques à induction.

     Garder intacte cette présence vivifiante, vibrante

     Des émotions de ta voix

     Des yeux qui illuminent le soleil

S’allonger face au ciel et reconstruire son identité

Abandonner l’impossibilité de l’île

S’inventer les caresses du vent (je me suis toujours demandé à quoi ressemblait la méditation, le terme lui-même me fait peur)

Que dire « je médite » quand médire ne m’apprend rien de moins que ce que je suis

Il était 17h30 quand j’ai appris par télégramme la mort de mon grand père

Le vent fouettait les larmes étalées, enracinées sur mon visage

Je pédalais dans une rue de Tours proche du cinéma, aveugle et infiniment  emparé, déjà responsable

Il suffit que je touche mes joues 35 ans après

Pour sentir les mêmes larmes, la même émotion, le même vent, le même pavé, la même mort, le même espoir

La réalité s’impose parfois réellement, impossible île naufragée où je te rejoins

Où l’écho de tes mots exilés m’a construit une identité incertaine

 

          Entre le bonheur et la mort il y a un fil tendu par nos      souvenirs

          Une traversée de mer qui ignore la lassitude de nos pas

Ne vit-on que pour un souvenir ?

                                   Pourtant quelle insolence

                                   Que la beauté des mots

Parle-moi il fait clair

Parle-moi j’existe un peu

Parle-moi                        je suis en toi

17/07/2011

J'ai arraché la peau des larmes

14 chamoiseau reve 6.jpg

(Photo de Jean-luc De Laguarigue pour l'exposition "le pays des Imaginés" en hommage à Edouard Glissant au Gros Morne Martinique)

 

Ma parole se brise

Comme une pierre se fend

Sous les rafales du temps

Une pierre dans la gorge

Une impossibilité

A arracher la peau des larmes

Le regard de ton cœur écorché

Il est des temps où il faut se battre contre soi-même

Retourner la terre de notre aphasie

Renouer le contact avec les hommes

Vaincre l’incompatible incompréhension

Quelques paroles déplissent mon oreille collabée

Un signe inattendu du Gros Morne ou de Nice

Pour redonner croyance à l’in-absolue solitude

Je me couvrirai de la peau des arbres

Apprendrai le langage des loups

Pour des caresses animales presque sauvages

Juste et seul comme il est permis de rêver

Arracher vos sédiments insipides

De bon ou mauvais élève

A notre égoïsme si naturel

Nous sommes de passage

Et pourtant nous pouvons tant parfois

Pour le cœur des hommes

 

11 glissant cesaire reve 3.jpg

22/06/2011

Hors réseau

060901_027_PAQ_RapaNui.jpg

Il y a des mots

Murmures d’ombres du passé

Souvenirs d’un temps de caresses

Il y a des mots

Qui s’épuisent en silence

Révèlent notre humanité inaccomplie

Il y a des connivences des complicités

Qui en disent plus que les mots de la bouche

Les mots du cœur

Véritable séisme des émotions

Se chuchotent dans les plis de la chair

Dans les plis des cicatrices

Là où se reconstruit les sédiments de l’être

Il y a une parole incarnée

Dépliée des circonvolutions chaudes et humides

Des incertitudes d’exister vivant

Il y a ce cri qui défie tous les printemps

Cette rébellion à un monde qui ne nous appartient plus

Je me reconnais dans les traces exsangues de la terre bafouée

Dans la mémoire des pierres

24/04/2011

Ben, dis donc !

P1120411-copie-1.jpg

 

Dans la brume des souvenirs

Mon corps se défroisse

Comme la peau d’un nouveau-né

Qui ne sait pas encore

Qui sait déjà trop

Accumuler les rides de la vie

Comme une rivière s’en saisit

S’étonner encore

De la mémoire qui nous forge

Extraction au forceps

Des poussières de rêve

Le silence ne s’apprend

Que de la parole de l’autre

que d'un rêve écorché

jamais cicatrisé

réverbère de nos nuits sans sommeil

 

23/03/2011

Nécessaire parole

000_0521.jpg

 

A la source des mots  tarie

Le souvenir sans savoir

Aiguise la rébellion

De nos mémoires soumises

Quelle capacité avons-nous

Quelle    adaptation sublime

A supporter l’insupportable

Dans tous les camps tous les clans

L’herbe est verte

le vent la déplie

Et la connaissance

Nous soumet à un savoir illusoire

Tyrannique à notre propre existence

le vallon s'endort

La vérité est ailleurs

Dans mes terres noires

Que mes mains ont si souvent fouillées

J’ai soulevé des corps

Et des âmes sans doute

Rencontre imperceptible

Et parfois lumineuse

Avec l’intemporel

Cette odeur de l’histoire

Qui nous a précédés

Gaie comme les pierres

Et se livre là

Entre mes doigts ouverts

Sans rien demander

Juste l’instant d’une rencontre

Le frémissement de la terre

Un fugace frisson de bonheur

Arraché à l’oubli

Un éclat de cristal mélangé à la terre

La promesse d’une parole

nécessaire

 


20/02/2011

20 ans déjà

100_1528sw_kl_500.jpg

Attachement    attouchement

Effacement de l’horizon           tropique

Into the wild             bus 142

comme apparaître à sa conscience

un vent de sable

nous égare et nous fait pleurer

vénéneux  et  tendre

je ne sais me reconnaître

que dans le cristal brisé

de ta pupille

le son de tes caresses

tes mots inaudibles traversent  ma chair

tant de temps déjà

le frémissement de la pierre

nous apprend que l’attente est courte

et l’ilet long 

 

 


06/02/2011

Anse Couleuvre

IMG.jpg

Cette nuit

Il y a comme un silence de pleine lune

Et pourtant rien n’est calme

Entre la cascade  et la mer

La peur du noir primitif

Fait craquer le sable volcanique

Il crépite dans  l’ombre

Feu de joie ou terreur nocturne

Rien n’apaise l’épaisseur de l’air

Je pourrais me détendre

M’allonger comme un rhum long

Sous les pales du ventilateur de l’épicerie

En écoutant chanter quelques mots créoles

De la patronne

Qui m’échappent encore

Et qui grondent  comme des tambours

A m’arracher le cœur

Mais le noir n’est pas assez noir

L’humidité piailleuse réveille des souvenirs

Ceux de la veille et de l’avant-veille

Ceux d’un passé incertain qui m’habite

Et me trouble

Souvenirs de grand père et de l’habitation aux serpents

Souvenirs de Blaise et Yannick

Souvenirs des souvenirs de chacun

Je suis seul et tellement entouré

Une vague sans retenue vient chasser

En trop peu  qu’il me faut pour le dire

Tous ces tourments que le firmament n’ignore pas

Il y a cette quiétude soudain

A se sentir humain

03/02/2011

Edouard GLISSANT

traces-passe-507459.jpg

Te dire les mots et la moiteur du frémissement

te dire qu'il faut pleurer la grande eau

l'ilet long de toi à moi comme un trouble volatile

et quelques mots insignifiants de présence et de tristesse.

Juste le souvenir

ne jamais t'oublier

"J'ai découvert qu'on peut sortir d'un jardin, ou d'un chagrin, en faisant la rencontre d'une coccinelle."M Vaillant



23/01/2011

Pas Comme les autres

36406729_p.jpg

 

Pas comme les       autres

 

Singulière opacité

De s’approprier  l’étrangeté

Qui nous habite

Porteur de désirs

Lignée exilée de la honte

Qui nous  forge    nous façonne

Je me reconnais dans le miroir de la grande eau

Grande eau  Grande eau

Fluidité de ses caresses intimes

S’appartenir est un long voyage

Où s’ouvrent des printemps

Où l’on écorche l’hiver

Où saignent les plaines à perte de voix

Où vivre s’apprend

Dans les morts  qui nous précèdent

Où les  croutes sur les genoux ne guérissent jamais

Six sœurs       si seul

Et pourtant si sûr de cette indispensable solitude nourricière

Une Marianne de Gandon oblitérée Fougères

Pliée méticuleusement dans mon porte feuilles

Trace dérisoire de filiation

Comme un bonheur tellement fugitif

Que sitôt passée sa prégnance

Il devient  déjà  imperceptible

Absent et terriblement inoubliable

Pépites d’étoiles

Rassemblées  dans ton regard

Familiarité bienveillante

Qui apaise comme une caresse

Ces moments inconsistants

Et pourtant si précieux de la vie

Ne plus penser l’impensable

Juste sentir la peau frémir

Et le corps parler

De l’émoi de ta différence

Celle que je t’ai léguée

Avec tous les sédiments

Des vapeurs humides et moites

De notre traversée

Sans équipage

Amour volatile

Qui sait où se poser

comme les autres

comme les autres

comme les autres

comme les autres

comme les autres

comme les autres

15/01/2011

Fontaine

IMG.jpg

( collage original de B PAHIN 2011)

 

Ebrécher les contours de l’oubli

Border les trous de l’impensable

Des mots inviolables du silence

De l’innommable

Abcès exilé de nos souffrances

Cicatrices indélébiles de notre filiation

Ranimer le corps entier qui les porte

Les infuse

Les défend

Les contient

Un éclat de larmes

qui fait vaciller la colline

Triste miroir de faille

où la parole s’initie

Il n’est que d’être vivant

pour convoquer

Le sujet

Il n’est que les mots

Pour croire au silence 

 

09/01/2011

En deça du rêve

Photo toscane 2003 012.jpg

( Photo JLG )

 

Ne m’adoptez pas

Je suis un bâtard

Et je le resterai

Figé de solitude éclatante

Vous n’arracherez pas

Les ongles de ma terre

Ce trait marron ou vert

En bas d’une feuille blanche d’écolier

Matrice illicite des souvenirs

Ma misère est illisible

Mais c’est la mienne

Fraternelle de mon aphonie

Des rives du temps

Lisse et pâle comme un horizon de désert

Je choisirai le moment de la rencontre

Petit Prince aux cheveux blanchis

Je t’inventerai  femme aux rondeurs indécentes

Quand je lirai dans tes yeux

Le silence impardonnable de l’oubli

Nous sommes tous des oubliés

Qu’importe qu’il ait fallu s’accrocher

Aux rêves de tous ces passants

Ça n’a fait qu’encombrer le buffet

D’objets inutiles et indispensables

Ce vieux cendrier de bar ramené comme un trophée des antilles

Quelques lettres pliées repliées dans une boîte aux trésors

La soupière de la mère de ta grand-mère ou d’une autre

Un coquillage qui rassemble toutes les mers

Les pastilles pour la gorge

la vieille montre du grand père qui a dompté le temps

Toutes ces choses qu’il ne faut pas oublier

Qui s’entassent  pêle-mêle dans une odeur d’encaustique

Comme un grand dictionnaire de la vie

Jamais refermé

Ne m’adoptez pas

Je serai toujours le fils

D’une terre insoumise

Qui n’appartient qu’à moi

Celui qui ne sera que ce qu’il est

Ni plus ni moins

Juste ce qu’il faut pour croire aux fées

Pas aux dieux

Juste pour croire à la tendresse invisible

D’un regard à peine échangé

Une caresse d’ébène

Qui me lie à jamais à la terre

Je partirai dans un vent de sable chaud

Enfin adopté

Par les mains de la terre

Enfin enfanté et libre

Il me reste à l’écrire

12/12/2010

Filiation

 

les deux soeurs.JPG

 

(Les deux soeurs KLA - G Poupard)

 

Nous sommes de ces rivages sans horizon

De ces levers de soleil en exil

Que les marées caressent inlassablement

En creusant des rides de vie

Sur nos visages en fuite

Nos mains liées ensemble

Pour ne pas se perdre

Comme un pardon que je ne m’explique pas

Creusent la terre

A la recherche de mots oubliés

De paroles perdues

Paysan de l’âme

Je ne ménage pas ma peine

A retrouver ces cryptes de souffrance

Qui libèrent ton regard

Vos voyages incessants m’épuisent

Mais je ne me résous pas

A la surdité

Dans l’écoute du petit matin

Il est des paroles

Qui s’inscrivent dans la chair

Des gouttes de rosée

Pétrifiées par le froid

Un rassemblement de nos forces

Nos poussières de révolte

Déchirent le silence

Les mots d’enfance de ma fille

Font écho de violence

Je suis un enfant maladroit de l’hiver

Balafré par l’émotion du souvenir

J’ai le « cœur qui boîte »

L’écorchure au coin des lèvres

Une blessure d’amour à genoux

Qui réveille sans cesse

La vigilance attentive et bienveillante

De mes yeux penchés

Sur ton cou

En caresse éternelle

Le vitrier s’en est allé

Nous avons mis du carton gaufré

Sur les vitres cassées

De nos désirs

Peut-être apprendrons-nous

Un jour

A voir au-delà du visible

A reconnaître notre simple humanité

Un instant de bonheur

(« Comme le petit jésus en chaussons de velours

Qui coule dans ta gorge »)

Autour d’une table

Ne rien se dire

Mais être bien

Ensemble

 

18:23 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)

28/11/2010

Même

PT6-10%25.jpg

(E Pignon Ernest)

Même sur la Côte d'Azur

on meurt de froid aujourd'hui

oui on meurt aussi en Haïti

et on mourra encore

dans le silence d'une porte cochère

ou sous une bâche tendue à la hâte

on meurt et on se bat encore

pour des rivages invisibles

qui n'appartiennent qu'à nous

l'espace d'un regard

on se souvient alors de notre humanité

fragile tentatrice

où il perd ses vers

parole à (re)conquérir

dans un corps à corps

où la peau fait décor

12/10/2010

Après Coup

36462363_p.jpg

 

Je n’ai que trois ans

Et quelques jours

Les mots ensablés de l’amour

Ont enflammé le silence

La mort est loin du sommeil

Le regard tubulaire des cristaux de crocoïtes

Ont répandu des flaques rouge sang

Embrasant l’aurore

De souvenirs incertains

D’homme à reconstruire

Sortilège du désir

Vivre ou mourir

La frontière escarpée

Glissante du vertige

Me précipite du haut de la falaise

En équilibre instable

Et gracile   odeurs de terre

A peine perceptibles

Tout pouvait s’arrêter là

Tout s’est arrêté

Jusqu’à revivre inopinément

Presque par surprise

Et réapprendre

Le rythme des marées

Se réapproprier les rides oubliées

De l’épaisseur des conflits

Des amitiés partagées

Des rires sans raison

L’évidence de la folie des hommes

Asphyxiante dérisoire

Je suis d’un autre monde

De celui où l’on se sert la main

Où l’on croise un regard avec tendresse

Comme on tend une fleur

Pour le plaisir de faire plaisir

Concilier l’émotion d’une présence

De celles où le silence remplace tous les discours

Ces présences  nécessaires

Qui avec le temps

Vous reconstruisent

Pas à pas

Mot à mot

Insensiblement

Inéluctablement

Et parler

De l’indisable

 

03/10/2010

Autant rêver

rembrandt.jpg

 

Autant rêver d’ouvrir les portes de la mer

 

Je relisais la douzième édition de « Capitale de la douleur », celle où tu adresses un très sympathique hommage à Marguerite André à l’encre violette.

J’ai dans mes mots le cœur noir de mes yeux et les portes de la mer ne s’ouvrent pas.

J’ai pourtant passé deux heures à parler à l’une de mes six sœurs avec tendresse, avec les plis d’émotion de nos enfances dispersées, les bordures de larmes asséchées, la volonté volatile des pierres

Un père mort

Je repensais à l’ultime tableau de Rembrandt « le retour du fils prodigue », nécessaire aboutissement de filiation entre mort, perte et présence…quelle harmonie la mort peut-elle réinventer, quel arrêt sans silence marque le repos des oiseaux migrateurs, quel mystère sans mystère nous invite au sommeil. Rembrandt mourra la même année.

Je t’ai choisi une robe noire trop décolletée, des escarpins bien trop haut mais le vent ne s’en est pas soucié. Chaque rafale a déposé une épaisseur de vie, des couches superposées de soleils couchants, comme une peinture obsessionnelle où la même couleur vient recouvrir la couleur même, inlassablement, imperceptiblement jusqu’au moment où la couleur est là, celle qu’il ne faut plus toucher…

Le choix reste possible

 

 

 

27/09/2010

Il perd ses vers

renaissance-paris-arc-de-triomphe-hotel1.jpg

Hôtel Renaissance (Paris Arc De Triomphe)

 

"Ils persévèrent, ils exagèrent, ils ne sont pas de notre monde"  P ELUARD

Je ne peux m'empêcher de penser à "la Commune"

combien de Parisiens sont enfermés

dans les murs de Paris

je veux dire d'hommes et de femmes "normaux"

Répression en col blanc

aux mains propres

on ne tue plus au canon

le prix du m2 n'autorise que les imposteurs et les mafieux

le reflet bleu des quartiers de mon enfance

a été remplacé par l'ombre envahissante

de la finance, je ne suis plus de ce monde

Mais qui peut lutter réellement...

 

22/09/2010

sieste

farniente-561527 - copie.JPG

Instable

La mer nous enfante en

Copeaux d’écume

Et reflets de souvenirs

Cortège de nouvelles vivantes de l’épaisseur de l’émoi

Les rides irisées du bonheur

S’abattent en rafales insolentes et salées

A la nervure du regard

Echanger une intime complicité

Silence de peau glabre

Cœur à cœur envoûtant

Ecrit-vain d’une aurore à venir

L’ébauche de la nuit

Se construit de désirs irradiés

D’odeurs de frottements

De gestes inventés et lisses

Révéler de l’amour

Comme on grave dans les rêves

Avec les mains offertes de la caresse

S’émouvoir encore du contact fugace

Subtil et fugitif du frémissement

Du souffle d’air que tu provoques

Transparence des corps

Dans un désert incessant

Qui enlise les berges virginales

De nos sourires

Se sentir un héros

Pour de vrai

Ecouter les mots d’un ami

Oublier le désarroi

Et se prendre à rêver

Camarade

Rien qu’un petit rêve de rien du tout

Qui nourrit d’émotions

Qui nous fait exister

1h48 de respirations

une longue poignée de main

un moment partagé

un moment fragile  et rare

comme un retour de pêche

une sieste sans ombre

 

14/09/2010

Hume l'inutilité

img555.jpg

(Photo JLGastecelle)

 

Mes yeux ont fourché

Ma langue astigmate s’est froissée

De mots incertains

Qui ne savent dire

La persistance des émois

Je suis enveloppé de la pulpe du rêve

J’ai parlé à des gens très bien qui ne m’ont pas demandé qui j’étais

Peut-être je n’existe pas

Ou bien ce sont eux

Ces humilitaires qui ne se voient

Qu’à travers leurs œuvres écholaliques

L’humilité n’appartient qu’aux pauvres d’esprit

Je me reconnais en eux

Dans l’illusion tracée d’une vie intraçable

La fourrure chaude de la bête sous ma main

Me rappelle comme la perte est parfois douce

Elle ne devient insupportable

Que lorsque l’on s’imagine

Supérieur à ceux qui nous quittent

Difficile d’être le miroir du don

Un reflet impalpable

De celui qui donne sans retour

Je veux dire complètement

Sans même se poser la question

Sans même se le dire

Sans même le penser

Humble et nu

Comme la pierre


06/08/2010

Re-con-naissance

40971017.jpg

J’ai cousu les paumes de mes mains

Aux rives  escarpées du sommeil

Simulé le silence

Pour entendre les pleurs de la terre

Retrouver les émotions

Du temps où rêver

N’appartenait qu’aux enfants

J’ai fermé la bouche des étoiles

Pour écouter leur souffrance

Irradiée de lumière

Souvenir impénétrable

D’une autre mémoire

Qui nous précède

Récit imprévisible

Des imprécisions de nos vies

j’ai écrasé le soleil

enfoncé mes mains dans la pierre

pour me moquer du temps

j’ai un savoir que je ne saurais jamais

j’ai des mots enfermés

dans les rides de mon cœur

qui ne sauront jamais dire

le bonheur d’un regard

l’éclipse de ton sourire

j’ai le vent sur mon visage

qui sèche mes larmes

et me lave des grandes marées

j’ai effacé les douleurs

comme on apprivoise

l’ultime instant de bonheur

je souris de l ‘inconsistance

du feu dans mon regard

de l’amour que je ne sais pas donner

l’errance indécise

de mes certitudes

je peux me regarder

sans rougir…

jamais

27/06/2010

Voile

13.jpg

Je veux me souvenir

De ce que je ne suis pas

De cette absence de mots

Pour se dire

De ce silence sans faille

Où se construit le manque

De ce rien de moi-même

Qui va me constituer

Je veux me souvenir

De l’échancrure du silence

De l’entrejambe du bonheur

Des désirs à peine audibles

Des gorgées de sourire

Que la mer a repris

Je veux me souvenir

Des blessures imprévues

Injuste prégnance

Des mots d’avant

De ceux du monde

De l’autre côté

Celui que nous ne retrouvons jamais

Même dans l’inconstance

De nos rêves d’enfant

Ce pays noyé de souvenirs

Qui nous échappent

A tout jamais

Je veux reconstruire

Sur des sables mouvants

L’un-certitude du s’avoir

Avaler l’océan

Et faire des bulles de savon

Colorier sans dépasser

Tendre la main à l’absurde

Me coucher sur les pierres

Regarder les étoiles

Celles que j’invente chaque soir

Pour que la nuit improbable

Rassemble ceux qui s’aiment

Je veux ôter ce doigt

Qui m’empêche de parler

Parce qu’il n’y a rien à dire

Et tellement à se dire

Dans le chambranle de la porte

Je m’accroche

A tous ces traits de crayon

Usés par le temps

Qui racontent nos vies

Mieux que personne.

 

 

(Cristallisation avortée de quartz  Amérique du Sud)

07:17 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)