03/10/2010
Autant rêver
Autant rêver d’ouvrir les portes de la mer
Je relisais la douzième édition de « Capitale de la douleur », celle où tu adresses un très sympathique hommage à Marguerite André à l’encre violette.
J’ai dans mes mots le cœur noir de mes yeux et les portes de la mer ne s’ouvrent pas.
J’ai pourtant passé deux heures à parler à l’une de mes six sœurs avec tendresse, avec les plis d’émotion de nos enfances dispersées, les bordures de larmes asséchées, la volonté volatile des pierres
Un père mort
Je repensais à l’ultime tableau de Rembrandt « le retour du fils prodigue », nécessaire aboutissement de filiation entre mort, perte et présence…quelle harmonie la mort peut-elle réinventer, quel arrêt sans silence marque le repos des oiseaux migrateurs, quel mystère sans mystère nous invite au sommeil. Rembrandt mourra la même année.
Je t’ai choisi une robe noire trop décolletée, des escarpins bien trop haut mais le vent ne s’en est pas soucié. Chaque rafale a déposé une épaisseur de vie, des couches superposées de soleils couchants, comme une peinture obsessionnelle où la même couleur vient recouvrir la couleur même, inlassablement, imperceptiblement jusqu’au moment où la couleur est là, celle qu’il ne faut plus toucher…
Le choix reste possible
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