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26/02/2024

Retour d'Isles

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(Photo JLG Bretagne 1980)

 

J'écris sur les pierres
Invisibles

Indivisibles
Du Rêve


Je partage l'élan acéré
Sacré
Des replis du vent
Et même
Si je frotte mon cuir
Dans l'encadrement des fenêtres
Je ne séduis
Que les restes de l'amour
Vivant
Je me nourris aux chutes
Des reins des femmes
Car
L'heure n'est plus au leurre

ni aux pleurs

Je me berce
Aux poussières
Scintillantes
De vos doutes
Afin d'exister.


Je suis un Cri strident
Enseveli sous la lave

de l'île
Je suis ta main striant
L'espace de
Nos vingt ans


Je suis un reste des Hommes



(J'imagine sans lassitude Patrick Chamoiseau me dessiner son île)

(janvier février 2006 sur Skyblog)

19/02/2024

"La lenteur, le mode le plus rapide pour atteindre l'essentiel" (Titouan Lamazou)

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photo Kreiz er mor

 

 

Frottement de matin nu

J’ai voulu soulager la souffrance des corps, j’ai effleuré des reflets de l’âme qui ne parlent pas mais illuminent de leur présence charnelle notre propre tranche de solitude.

C’est un jour sans commentaire où le réveil se frotte à la nuit

Strate inviolée du sommeil

Dans les plis, replis de ma voix, la matière fait présence

À l’à-pic de ton oreille, me dérouler pour te parler sans mot et sans voix

Juste éclat minéral d’un silence qui prend corps

Comme un radeau qui se plie et combat  la houle échevelée verte luisante et assassine

Où le sourire des femmes enfante la crête des vagues

Et révèle le chagrin des hommes

L’effacement de l’ombre des chrysocolles

 [Épave de nos doutes]

Il y a d’abord la voix puis l’écrit vociférant qui nous parle puis nous chuchote les mots à venir

Pas intérieurement,

Mais comme le passage incisif du vent au cœur des roches

Miroir de faille aux tempes des brasiers

La pierre ourlée déroulé de notre savoir s’impose en caractères gras 

Graphite illicite d’un corps à corps sensuel avec l’amour

 

Dans sa rondeur oblitérant le désir

A la cuisse du vent, le toucher fait écho comme caresse…égratignure, blessure à l’orée du murmure

Se décider enfin à capter la lumière sans  être ni pur ni séducteur

Pour finir, dompteur de pierres qui n’altère pas les larmes de la nuit

Des vagues muettes et rondes m’ont enfanté un jour de grande marée

J’ai ainsi échappé aux rouleaux de l’océan

 

Les mouettes piaillent et l’indicible écho de leur cri traverse le regard pour oublier la mort

La mer a convoqué ses cheveux d’écume

Pour m’envelopper de rêves marins

J’ai dans la gorge le parfum viril de la marée

Du retour de pêche

Dans la brume et l’odeur de pain grillé

Les sirènes amoureuses m’ouvrent leurs longs bras

J’ai dans le cœur la fureur des algues

Et dans le ressac un retour de flamme du savoir

Qu’on ne sait pas dompter

Et des mers sans horizon

Des rivages débordants

Des mains de marins qui se tendent comme des sourires

Et boire au café du port le vin chaud des naufragés

Le rire suicidaire de la mer qui gonfle nos paupières

Bois flotté de ma mémoire

Réveillé par la voix douce du petit matin

Caresse du vent sur les pierres

J’ai déclaré l’amour à la pierre

Matrice féconde de la parole

Un coquillage sur chaque oreille

pour entendre

 

 

16/02/2024

Ecrire

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-Je me laisse aller à l'écriture

comme si ça devait se détacher de moi

surtout ne pas m'appartenir

être le prolongement de ce que je ne suis pas

quelque chose d'impensé, indécent

et qui pourtant me brûle les doigts

comme si ça se détachait de moi

de mes mains qui scrutent le ciel

de ses pulpes éblouies

un silence de mots qui n'assourdit que toi

une caresse terrestre

qui se lit et se devine

un espoir de faire

plutôt que d'être

un rire que seuls les enfants comprennent

voilà ce que je n'écris pas

 

Texte écrit le 16 février 2008 non repris...

15/02/2024

Les sans ciel

 

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Livre de peaux sculptées

Graveur de rêves      Passeur de souffle

Je suis là à l'échancrure de ta présence

au juste moment

de la parole

A l’acmé de la renonciation

Il n'y a rien d'essentiel

ni rien d'insignifiant

Tout est présence ordonnée

à l'ourlet de ton cri

ou l'impatience de l'amour

tendre résonance

Loin des jacasseries d'un monde éloigné

Le feu est plein nos mains

dans nos cœurs l'herbe pousse

Et ton regard s'enfuit déjà de moi

Triste répétition insistance du désir

Et ton absence qui me fait vivre

Souvenir d'avant les mots

Rédemption du savoir être

avant l'exode de l'avoir

qui nous tient debout

Je suis fier de t'avoir croisé(e) rencontré(e)

sans guenilles d'artifice, présente à toi-même

Dans un temps qui articulait encore les souvenirs

comme l'être là

de demain estompé et vivant

jusqu’à l'après demain

en attente

Rythme simple épousant la vie