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04/10/2018

Brouillon

 

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(photo jlg "Pic de BURE" rêve d'Indien)

 

Un si petit espoir de rire

A l’ourlet de mon cœur

J’ai usé tous les mots de ma bouche

Comme les pétales arrachés

aux pierres rugueuses

de mes  souvenirs

un si petit espoir d’écrire

frotté mes mots

aux sables métisses des rivières

Tutoyé les berges toujours vierges

De l’aphonie

Un si grand espoir d’aimer

Pour caresser entièrement

L’incomplétude qui m’habite

Réaliser enfin la trace infime de l’escargot

Bien plus éternelle que mon cri exophtalmique

Épuisé et poussif

Rencontré le désert d’un petit Prince

Où aucune Rose ne prend racine

Où le sable se dérobe sous les doigts

Comme des rêves d’enfants

Un si grand espoir de vivre

Qui ne tient qu’à un fil

Un rêve de vieillard

Qu’il ne fera plus

Acculé aux yeux de sa jeunesse

Un si grand désespoir de rire

Ne tenir qu’à un fil

Ne tenir qu’à un mot

Accroupi au visage sans fard des souvenirs

Un si grand désespoir d’oublier

Les cicatrices du sourire, celles du plaisir

et les quelques "Toi ma vie" qui résistent en moi

comme des tumeurs vivantes.

Commentaires

"Réaliser enfin la trace infime de l'escargot", magnifique phrase qui porte la vie du texte et du passage à ouvrir pas à pas sans décourager le chemin.

Écrit par : Ile E. | 09/10/2018

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