UA-57948785-1 1234 469157 G-QJK30HG2HR

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/06/2018

L'Aube est Lisse

6db4144d4dbfa0cb19aa52fe360d416f.jpg

L'aube est lisse sur le flanc de l'océan

Le soleil plante ses ongles délicats

J'ai oublié l'écriture illisible de mes nuits transparentes

(sans insomnie-sans sommeil)

la caresse dévoilée des sommeils sans lumière

j'ai le bonheur de tes mots donnés sédimentés dans les rides de ma mémoire

j'ai, sans incertitude, les larmes sucrées et longues

de la rondeur des femmes

de l'arrogance des hommes

j'ai ta bonté que tu as déposé comme un buvard sur des vers de Prévert

la vibrante présence du frisson tiède

de tes cheveux entre mes doigts

ces odeurs tropicales, ces odeurs de bagne aussi

que tu m'a légués comme un alizé interminable échoué sur ma peau

un mouvement de poignet lent et affectueux

une tape sur l'épaule

un regard pénétrant

Je ne me lasse pas de regarder la nuit

le monde comme un reflet inexact de l'égoïsme

je ne me lasse pas de regarder la mer

là où j'ai perdu tout espoir de caresse

Oppressé, serré par les eaux nourricières

matrice inféconde de mes nuits

je te regarde avec apaisement

que le monde est joli

sans tout ce fracas

cette beauté verte et bleu

bleu et verte

qui fait qu'on pose un doigt sur un autre dans un mouvement elliptique

presque méditatif

Comme quand on mange des cerises qu'on sait véreuses en fermant les yeux

Comme pour oublier    effacer

il ne suffit pas de fermer les yeux

tu le sais

je le sais

et pourtant je le fais

Ne pas fermer les yeux

signerait déjà la fin de notre passage

la clairvoyance d'un été sans soleil

d'une rose sans épines

Les liserons ont envahi ma cabane de jeux

cette survivance

n'est pas côté en bourse et n'est pas productive

mais elle a dans mes yeux qui se plissent

la saveur désuète

du temps de ma jeunesse

nous faisons tout vieillir trop vite, trop trop vite

trop entassées de choses inutiles mais aussi indispensables

trop cru à la valeur humaine

humanisme quelle tromperie…surtout ne pas sombrer dans ce discours pessimiste inévitable, salutaire mais destructeur

au fond de moi, l’autre est un con que j’ai toujours respecté, pétri d’injustice, j’ai cru longtemps en lui….encore maintenant sûrement malgré sa petitesse…son insignifiante signifiance

Même les enfants à l'école le savent déjà

la cour de récréation

c'est la cour des embûches

Heureusement

il y a la pluie sur nous

qui tombe en bourrasque

et nous fait mesurer

la grandeur de l'arrogance

L’insignifiance de l'homme

Rature en bas de page

qui laisse trace volatile

pas même écrite.

Les commentaires sont fermés.