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11/03/2024

Maternité des Anges Terre de ma naissance

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(Encre des Terres noires - Paule Riché)

 

Adossé à mes rêves d'enfants

écolier sans école

effronté aux berges du savoir

Un buvard posé sur la bouche de la nuit

Nous nous réinventons un ailleurs sans épines

Lisse comme une aube nue

un baiser du vent encore incertain et félin

Un instant déposé sur les lèvres d'un ange

pour enfanter nos chagrins et nos rêves passés

 

Croire en la transparence de l'émoi

Le réveil des sables noirs

est ainsi traitre

à nos pieds

Déjà il forge l'aliénation

de nos croyances

Libre et serein

j'ai déposé un enfant dans tes yeux

A la maternité

des regards

j'ai engendré ton sourire

Sable sensuel des miroirs

La terre n'appartient qu'aux

grimaces de la nuit

La terre n'appartient qu'aux mains

qui la travaillent

 

Poignée de terre

Qui invente l'horizon

 

 

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10:24 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

01/03/2024

Comme toi, il changeait la vie

 

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(Une pépite, King Crimson)

à RM, Mlle Peyre, un petit prof du collège du commerce(XV ème) qui avait une grosse Volvo, cette belle femme que je croisais tous les jours en allant au lycée et que j'aime toujours... à tellement d'autres...qui ont été là pour moi volontairement ou pas.

 

 

Je croyais que c'était pour la vie

Cet attachement excessif à mon île

L'acte manqué de mon exil

Les scarifications du sommeil

égaré  la peau des larmes

 les vestiges des profondeurs

qui révèlent la structure insolente des rides de la peau

comme autant de ratés de malentendus

Une plongée sans retour

des chemins que je n'ai pas su prendre

des chemins où je me suis perdu

prolongé par les limons de ma cécité

 traverses prises de travers

où j'ai égaré ma foi

pour préférer la Voix

pénétrable de mes collines

Le regard acéré  des montagnes

Le sourire du ventre des femmes

 rouleaux de l'océan matrice cicatricielle de ma naissance

Et ces souvenirs d'hommes décisifs

collusion immanquable de mes émois

dans la rencontre des mots  qui font grandir

l'absolu silence de l'intimité du regard

comme aimer l'Un-possible de nos réveils

d'adolescent.

20:43 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

29/04/2021

Envol

 

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Dans le haut vol qui m'emmenait vers une autre parole, la distorsion de la pensée a fait son œuvre et laissé les scories parlantes  du manque du mot

juste équilibre pour expérimenter cette différence vivante du reste.

 

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21:49 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

Poivre aux yeux

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Je suis un graffiti  en transhumance

Une éclisse plantée dans la chair

Je sors sans âme ni sourire

Humain in-humain

Ou l’inverse

Je me chausse de vos parcours tourmentés

Au « poivre bleu » de vos yeux

Vous êtes parfois la caresse

Qui me fait exister

vibrer

Et me souvenir du bonheur

Irisé de mon amnésie volontaire

Des vapeurs de cendres froides sur la pierre

un éclat de silex au bord de la paupière

Je m’humanise en  me désocialisant

Je suis une pierre dans vos chaussures

Un charançon dans votre pitance

Je ne rêve que de votre volatile insolence

Une révolte qui nous régénère

Je voudrais être votre cri

S’insurgeant contre l’illicite

Pouvoir des hommes

 

 

16:33 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

10/01/2018

Rien ne soupire

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Posée la main rose, dans les terres brunes, noires

écrasé le coeur des mensonges passagers

le rire enterré sous la rosée

finis les silences qui ne révèlent que de l' impuissance

aride la solitude, le vide, le manque qui manque

la terre semble vivre, dire

je ne vous aime pas

je l'entends sans tendre l'oreille

le bruit est singulier

sa respiration inaudible

il ne reste que les cocotes en papier

qui ont du sens.

 

 

14:28 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

10/12/2017

Vivre

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(Photo JLG)

 

Commencer un livre...

(ce qui n'est pas le lire)

commencer un livre donc

c'est comme s'asseoir un 17 septembre 1959

sur la plage de Dieppe

et écouter rouler les galets

trembler le ressac des entre chocs minéraux

contre son coeur

et aimer la Normandie

faute d'aimer l'amant de sa mère.

commencer un livre...

c'est comme s'asseoir au 7éme étage d'un immeuble

côté cour

au 32 rue de Chazelle 17 éme arrondissement

à se demander la suite

douce ou obscure

à donner à sa chute probable…

et détester les « riches »

les odeurs d'encaustique envoûtent

les enfants tristes de concierge

Peut-on terminer un livre

pas à l'écrire

pas à le lire

mais le terminer vraiment

comme on termine

une tranche de vie

une tranche de pain rassit

une tartine de vie.

Jamais pu aller jusqu'au bout

toujours effrayé

par ce volume de mots

ce frémissement inconditionnel de savoir, à voir

et pourtant je les aime, ces livres.

la poésie m'a aimée

m'a aguiché, séduit

amante volage qui convenait bien

au peu d'envie de lire

qui caressait mon esprit

le théâtre a été aussi longtemps en compétition

pour les mêmes raisons

j'arrivais parfois à refermer le livre

et à croire ainsi

avoir vaincu l'auteur

je suis allé jusqu'au bout

et puis la poésie on la prend par tous les bouts

on la picore

on la dévore

on la regarde

on la touche

on l'embrasse

en pointillé on se l'accapare

elle fait de même

au bout du compte

elle ne s'est pas laissée lire sans résister

A-t-elle imaginé

une fin suicidaire

ou simplement

la griffure du petit matin

qui tarde à venir

ou

vivre autrement

 

 

 

 

12:20 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

06/11/2017

autre Je

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(Photo JLG)

 

C'est dans le brouhaha

que j'entends le mieux

le silence des coeurs

dans le sillon effacé du vent

que je vois le mieux

notre nécessaire incomplétude

et les rides du sommeil

éteintes

célébrer les pierres lisses

invisibles du rêve

c'est dans le rien que je devine le plus

 

justetediretelirecommejetaimemamanunenfantsansailessansciel

 

J'ai tellement aimé

l'innommable poussière

qui illumine ton regard

les coulées de sable de tes paupières

surtout tes mains

comme un cerf volant

qui contiendrait le ciel tout

entier

l'heure du croassement et de l'envol

suppose la bleuté de la nuit

l'éloignement des fougères

dans le morne

la fuite de l'amour est imminente

 

JerepenseàmesrédactionsdepremièreavectoiRMetletravailquetuasdûfaire

pourmedéniaiserunpeu

 

Je rêve d'ineffaçables souvenirs

qui contredisent le jour

et interrogent la nuit

une envolée de Grand Duc

le soir quand le tumulte

s'enlise dans les sables roux liquides de la nuit

Le croisement d'un regard

qu'aucun séisme ne bouleverse

je rêve d'un jour ordinaire

où l'amour ne saurait s'écrire

où les mots seraient soudain caduques

lisses et blanc

comme dans mon cahier d'écolier

 

Ecriredanslecimentdesmurspourconsolidermoncriaphoneetinaudible

 

Habiter ta présence

cet abîme dyslexique qu'il nous faut inventer

falaise inexplorée de nos chagrins

rebâtir l'insaisissable

de nos mains noueuses

voir ce qui ne peut être vu

Ecrire ce qui ne sera jamais lu

enfin

édifier le silence du manque

ne jamais renoncer à l'inacceptable

qui nous mutile et nous dévoile

frêle, humble,

la peur au front

muré dans le mutisme

 

J'auraisaimésavoirécrirequécrireestlanégationdecequipourraitsécrire

 

 

si j'écris tout petit, pattes de mouches

peut-être

comprendras-tu qu'un abîme tout entier m'est nécessaire pour ne rien dire. (idem pour le ciel).

 

La pierre lisse des rêves

s'écrit

à l'envolée du sommeil

là où les peaux

se déploient.

14:58 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

25/09/2017

D'amour

 

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comment ne pas t'écrire
que rien te dire
épouse le silence
de ce que je n'ai pas à dire
et qui oserait ne pas te dire
que ton silence 
en dit long
du silence des mots
ou de tout ce que tu dis
et qui n'est pas à dire
ou alors encore
de tout ce que je n'ose pas te dire
que je te dis par un silence
qui ne dit rien
Dans tout ce qui est dit là
il n'y a que l'écriture
qui, je l'ai dit,
ne dit rien
mais reste une trace
une empreinte
de toi 
puisque moi
je ne dis rien
et reste
silence
écrit

18:04 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

23/09/2017

Mi-Rage

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Encerclé de solitude

mais pas de silence

mon corps a généré

cette cruauté aveugle

qui déracine les cocotiers

Pourtant rien d'inquiétant aux infos

le soleil se moque de nous

et dans ses rires sournois, je devine

le mirage, je devine mon île

encerclé de solitude

les grenouilles se taisent

la parole est suspendue

comme une mangue

qui se déchire

le bruit des tambours bèlè

rythme la tension des corps

J'ai dans mon coeur visionnaire

l'oeil du cyclone

qui n'y voit plus rien

encerclé de solitude

je perds la tête

comme on perd son âme de fée

mes cicatrices palissent

se mêlant à celles de la terre

calcaire poreux

de nos corps à corps

disproportionnés

et pourtant amoureux

les corps volent, les coeurs volent

les tôles des habitations aussi

seule la peur ne vole pas

arcboutée comme un corps sans voix

sans muscles, sans os, seul

encerclé de solitude

le rire d'une femme ronde

aux accents de vanille

bouscule mon sommeil

je ne sais plus ce qui est vrai

pourtant

dans son sourire

se cache

la vérité

nue

 

 

 

17:03 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

12/05/2017

Humeur

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photo-texte JLG

 

Au matin lisse de mes insomnies

j'ai besoin de mes jours pour réparer mes nuits

même si je croise

je devine

en mémoire

toutes les douleurs du bonheur

ces moments au-delà des heures

dans la turgescence anévrismale

de tous les possibles

de toutes mes déchirures

de toutes mes écritures

résonnent en aurores boréales

le temps d'un souffle

de mort

la mort ne fait pas de cadeau

même si c'est dire à peu de frais

comme

il est difficile de vivre

je fais un burn out des larmes en tension

de ces quarante ans d'appels au secours

qui ont puisé, épuisé

ravivé

je ne sais plus mon reste d'humanité

d'animalité

J'ai le coeur ridé

des vociférations silencieuses de ma cruauté

Se bonifier reste un impossible végétal

où je ne me reconnais plus

je te tends la main

comme on tend un flambeau

qui en nous quittant

éteint la braise insoumise

des souvenirs

morsure répétée

de l'inutile utilité

du soir

 

 

14:41 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

23/09/2016

Antelope

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(photo CP)

 

J'ai souvent dialogué avec la terre

jamais

je ne m'y suis baigné à m'y noyer

jamais

ressenti

cette intimité

cette proximité

cette sensualité cette appartenance terrestre

presque incestueuse

 

Il y a les couleurs

mordues par le vent du temps

par des formes inattendues

balayées par mille regards

qui ont façonné

l'intouchable

terre il y a granuleuse et lisse

annonçant un silence

de cathédrale un linceul à peine voilé

un voile transparent

 

J'adore et je crains ces moments

de fulgurances

ou la beauté

fait place à l'horreur

et quand

la pierre saigne

avec humilité

le carnage

de tant de vies volées

encore

suintantes

entre les différentes ocres

des teintes palpitantes étreintes des sables désertiques

pour rappeler

l'origine métisse violée

de corps invisibles

 

Il y a des femmes

encore grosses

fuyant les lignes acérées

de l'ennemi

l'espoir

dans ces recoins

de vies épargnées

Il y a tout ça

et cette

indicible

beauté

des terrains de guerre

trou béant

fissure lumineuse d'horreur

 

guerre avec la terre

guerre avec les hommes

 

De tout cela

il reste cette aventure personnelle

intime et indécente

de la rencontre de notre histoire

de notre honte aussi

à s'émerveiller devant l'insoutenable

 

de sa propre chair

16:08 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

22/09/2016

Un JOUR

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C'est un mauvais jour

pour écrire

un mauvais jour pour penser

un mauvais jour

pour vivre

mais aussi un mauvais jour

pour mourir

c'est un jour

de larmes bleues

noueuses

comme le miel de châtaignes

où l'on cache sa peine

dans les rides effacées

du sourire

c'est un jour

en trop

ou un jour qui fait défaut

sur le calendrier interminable

des émois

c'est un jour

qu'on ne partage pas

par pudeur

ou par bonté

c'est

 

 

 

 

14:56 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

27/08/2016

Michel BUTOR

Avant Hier j'étais justement dans géographie parallèle  (edition l'amourier) une écriture terrestre.

j'oserais "objectale" donc humaine.  JLG

22:58 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

21/08/2016

Humeur matinale persistante

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Je vis de souvenirs oubliés

de ta main sur mon cou

quand la brise se lève

Je vis parce qu'il ne faut pas renoncer

renoncer à soi-même

renoncer à ces réveils solitaires

A la toute première gorgée de café

et jeter le reste

Ne garder que l'essentiel

ne rien garder

juste se souvenir lorsqu'il est encore temps

des écorchures sur les genoux

des séparations impossibles

avec la fille du 6éme

de la beauté de sa mère

devant le parc Monceau

du vacillement incertain

sur la balustrade de la fenêtre

quand l'enfance devient un cauchemar

juste se souvenir

de l'immensité du désert

du sable qui roule sous ses pieds

à nous ensevelir

de la chaleur des nuits sucrées Antillaises

juste

cette profonde blessure

qui se souvient d'avant le mal

d'avant tout pleur

quand même les pierres parlaient

et le vent caressant écarquillait nos yeux encore enfant

juste se souvenir

que rien ne nous faisait peur

rien n'était impossible

nous étions les enfants du soleil

Depuis

quelques souvenirs

ont obscurcis l'horizon

et on ne sait plus où commence le ciel

nous sommes les sans ciel

d'un monde

qui ne sait plus se regarder

qui ne sait plus où regarder

Alors que tout est là

au tout dedans

là où se forge

la ravine de nos émotions

le printemps de nos jours meilleurs

 

 

 

 

10:45 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)

14/02/2016

DESHONNEUR

Ce n'est pas si souvent que la colère m'envahit...

Mais alors là, bien que sans illusion, prendre tous les citoyens pour des cons, c'est TROP.

Ce matin, avec tristesse, j'ai déchiré ma carte d'électeur.

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Ma ligne de vie

se décrie au point de rosée

pas même atteint

elle était définitivement en travaux        ...en friche

 

une césure dans un vers interminable

entre tourment et recueillement.

 

Poussière de terre et de limon

je ne devais rien aux étoiles

 

Le voisin déplaçait obsessionnellement

la clôture de son champ

comme pour se persuader

qu'il avait des projets d'ailleurs

peut-être sentait-il

qu'il nous faudrait

reconsidérer la couleur étonnante et volatile des abricots

 

le vent fort venu de l'Ouest

ce matin là

n'empêcha pas le soleil de se lever

Il le fit

sans se soucier de l'homme

je su que c'était un jour comme les autres

et que pourtant rien n'était comme avant

 

même mes tartines beurrées et mon café

avaient un goût inhabituel

une désespérance à suspecter l'amour

 

elles ne me rappelaient même plus les souvenirs d'enfance

 

les grasses matinées inutiles

à n'en plus finir

avec ma cousine, mes soeurs ou ma mère

ces moments où le temps se fige

où même le soleil tremble et semble

s'être arrêté à l'entrebâillement du volet

il ne brille alors que pour nous et nous nous persuadons

que la vie est belle

même la mine en graphite de mes crayons ne s'écrasait plus sur la feuille vierge

pour m'alerter au plus vite que la beauté du monde

n'a pas été inventée par l'homme

 

c'était un matin définitivement en travaux

je déplaçai les clôtures de mes pensées

comme s'il était impératif

comme si l'urgence imposait

que je ne sois pas surpris de voir

les cerisiers en fleurs, les amandiers se tordre

ne plus me demander si je suis un tortionnaire comme chacun de nous

surtout ne pas penser pour une fois à la mort de mon grand-père

le laisser seul redécouvrir l'absence

ce qui gît au fond de nous

ce matin du 11 février

Mandela sortait de prison

je n'allumai pas la radio

je mis un 33 tours d'une chanson de Joni Mitchell... « blue »

retour de mémoire inaccessible de maison bleue

la performance de Carolyn Carlson en 1977 avait troublée mon appréhension du monde

je serrai dans ma main un Herkimer de cinq cents millions d'années

mes doigts sentaient le savon de Marseille

et cela suffisait à me sentir libre

 

ne pas penser ce qu'on m'avait appris

mais penser ce qu'on m'apprenait pour articuler une autre pensée

la mienne

Il était évident

que je ne ferai rien comme d'habitude

que toutes mes valeurs imposées

auxquelles je croyais

n'avaient aucun sens

 

je repensai à la tombe de Camus et de Dali

je préfère celle de Camus et cette discrète similitude avec la banalité

de l'homme ordinaire qui sait se rendre extraordinaire

au moment où écrire est aussi difficile que ne pas écrire

je sortis et plongeai mes pieds et mes mains dans la terre

je vis que d'autres comme moi avaient renoncé

à la mort programmée

et au bonheur manufacturé

d'autres et d'autres encore réécrivaient la brèche sans fin de l'écriture

comme une gerçure qui ne guérira pas

la cicatrice indélébile de l'ami

comme un feu qui ne se consume pas mais nous consume tous

Enfin libre de ne pas écrire

ou d'écrire

Renoncer à soi-même comme l'écriture renonce à se donner

au juste aplomb

de la liberté

et

de l'honneur

15:59 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

31/01/2016

URGENCE

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La force obstinée de l'existence

l'abandonnait

Ou bien avait-il choisi un autre chemin

L'air était saturé de silence

sur la lagune

la nuit, de noir éparpillé

révélait les lacunes

de nos origines

incertaines

j'étais la terre

éclairée de terreur

j'étais ce glissement de terrain

qui déplace les montagnes

et préserve une âme inaudible

persistante comme un baiser

métissé de glaise et de tendresse

un souvenir qui s'échappe

et qui pourtant s'enracine

dans quelques sédiments

que la terre accueille

 

la nuit égrenait son chapelet de souvenirs de terreur

il était minuit quand le sourire dérive

 

Il ne savait pas grand-chose

juste que rien ne lui appartenait

que c'était sa richesse

il pouvait ainsi arrêter son coeur

et vivre d'une autre vie

qu'il ne connaissait pas

une vie de pleine vie

l'insoupçonnable éclat de rire de la terre

une virgule

oubliée

dans un livre

à réécrire

dans l'urgence

du répit.

10:18 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

09/08/2015

Vignette Clinique

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 Tu t'es effondré en larmes

dans mon bureau de psychiatre

Tu essayais de me dire

combien ma visite dans ta chambre

et les mots que nous avions échangés

étaient importants et inutiles

tu avais deviné sur ma joue

au ras de ma paupière

l'infini fragilité de la peau

à retenir en échange , d'autres larmes

invisibles et d'autres mots

hurlants de silence

qui transperçaient et enrayaient ma gorge

Ils nous rendaient si tristes, humbles et déplacés

mais aussi tellement attentifs

tu m'as fait entendre dans ta folie

ce que mentaliser ton corps

jusqu'à en être captif

signifiait

que le savoir ne soigne pas

mais il en faut quand même

que l'intelligence ne soigne pas non plus

mais qu'il en faut aussi

que l'amour non plus n'y peut rien

mais qu'il en faut sans aucun doute

que la neutralité n'est qu'un concept

théorique (j'allais dire universitaire)

et qu'il n'en faut pas du tout

tu m'as appris pour la énième fois

de ma carrière

que seule la vraie rencontre soigne

mais je l'oublie à chaque fois

je l'oublie à chaque sourire

entre deux barrages, deux absences

à toi même, et du coup à moi aussi

Combien un regard peut être immense

et saturer le ciel

accepter ta folie

c'est ne pas en vouloir

ni pour toi

ni pour moi

c'est tracer la ligne

qui te conduit et me conduit à un autre espace

une autre écoute

où toi tu vas cesser d'être psychotique

et moi cesser d'être thérapeute

alors là peut-être

notre parole sera audible

aux rives d'un

entendement qui sera vrai 

puisque nous l'aurons inventé. 

puisque nous l'aurons inventé. 

 

18:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

20/07/2015

Matin

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(Photo JLG - KLA)

 

L'aube grise mordait

et avalait les terres noires

elle semblait articuler

les premiers mots

des matins des hommes

comme dans un tableau silencieux

de Soulages

La nuit avait ainsi

échappée au sourire

et elle mêlait

la douceur volatile

d'un monde naissant

à la barbarie

des reflets incessants

de la souffrance

Je pensait m'être soustrait

à l'injustice

tellement

la justesse de l'instant

était parfaite

discrète

inaliénable

 

la journée toute entière

était nécessaire

 

à l'infime instant

09:07 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

03/07/2015

Les Rires du Vent

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Pierres roulées

par l'eau du temps

scories de ma mémoire

tu traques sur ma peau

dans les sillons ronds de mes émois

le tannin bonifiant du regard

qui fuit

et estompe l'acuité de la révolte

lissant et tendant le cuir du sourire

tu ne finis pas de vieillir

de vieillesse

j'avais caché

le rire de ma mère

dans les sillons creux

de la peau

le temps est une empreinte minérale

une écriture perdue dans les sables d'Harar

un mirage de ta jeunesse

un pétroglyphe oublié à peine érodé

le sourire juvénile d'une femme

écorchée par les gestes viriles du vent

qui déplace les dunes et les pétrit

sans délicatesse

Le temps c'est cette photographie jaunie

qui ne quitte pas ta poche

comme pour te convaincre

que l'avenir est devant

mais tu sais que les yeux debout

tu ne vois jamais aussi loin

qu'au fond de toi-même

Je voudrais savoir gâcher ma vie

ne pas atteindre cette réussite

promise par d'autres

et à laquelle je n'aspire plus

ne pas renoncer à la vie

mais prétendre à la mienne

si incongrue et trouble

laisser moi penser

à contre-temps

Si la sagesse s'acquière avec le temps

la mienne n'a pas le rythme des saisons

elle s'est arrêtée un jour

de grande chaleur

à jour-poindre

dans le fracas

infini

 

de l'infime violence.

14:23 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

16/12/2014

Coeur à Corps

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Une pluie de rêves oubliés

inonde les rivières de mon corps

 

Je sens ma seule certitude

dans la solitude bleue qui cerne

les falaises du coeur

 

la grisaille, ce matin, illumine

la terre d'un reflet de larme naissante

 

je m'émerveille de cette rencontre

à l'allure de sourire

échangé

partagé

dans la rue, sans raison

une complicité

consumée

telle un regard posé sur la terre

une connivence de toujours

ancrée dans l'âme minérale

de la pierre

une familiarité, une appartenance reconnue

une filiation

qui unit tous les exclus

et rature maladroitement les injustices

 

à creuser la terre où il n'y a pas d'arbres

j'ai trouvé les racines des hommes

 

je sens la puissance de cette force insoumise

cette volonté d'enfant

d'un royaume sans roi

où chacun

dans ce passage éphémère

en forme de paume levée, qu'est la vie,

a pu se dire un jour

« j'y étais »

et

laisser une trace anonyme

dont personne ne se souvient

mais que la terre garde

intacte

enfouie

dans sa respiration

qui souvent nous paralyse de stupeur

parfois de bonheur

donner un simple sens au refus d'oppression.

Convoquer chacun dans sa singularité ineffaçable

Etre sans Parlaître

Naître qu'à soi-même

Nu

dans un cri sans fin

 

épicé d'aube incertaine.

 

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