23/09/2016
Antelope
(photo CP)
J'ai souvent dialogué avec la terre
jamais
je ne m'y suis baigné à m'y noyer
jamais
ressenti
cette intimité
cette proximité
cette sensualité cette appartenance terrestre
presque incestueuse
Il y a les couleurs
mordues par le vent du temps
par des formes inattendues
balayées par mille regards
qui ont façonné
l'intouchable
terre il y a granuleuse et lisse
annonçant un silence
de cathédrale un linceul à peine voilé
un voile transparent
J'adore et je crains ces moments
de fulgurances
ou la beauté
fait place à l'horreur
et quand
la pierre saigne
avec humilité
le carnage
de tant de vies volées
encore
suintantes
entre les différentes ocres
des teintes palpitantes étreintes des sables désertiques
pour rappeler
l'origine métisse violée
de corps invisibles
Il y a des femmes
encore grosses
fuyant les lignes acérées
de l'ennemi
l'espoir
dans ces recoins
de vies épargnées
Il y a tout ça
et cette
indicible
beauté
des terrains de guerre
trou béant
fissure lumineuse d'horreur
guerre avec la terre
guerre avec les hommes
De tout cela
il reste cette aventure personnelle
intime et indécente
de la rencontre de notre histoire
de notre honte aussi
à s'émerveiller devant l'insoutenable
de sa propre chair
16:08 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
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