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01/11/2008

Grand-père(je n'irai pas sur ta tombe)

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Mer dépouille

Du marin de mon enfance

bruit incessant du ressac

Dans un coquillage oublié

posé sur mon oreille

C’est le vrai bruit de la mer

Celui que tu m’as appris

avec tes mots de marin

qui regardait au loin

la brûlure du soleil

certains soirs de lassitude

quand la main sur le bastingage

tu caressais la carcasse rouillée

avec une envie de femme

à déformer ta vareuse enfarinée

avec aussi des larmes dans tes yeux

dilatés de désirs

la mer ne serait rien sans la terre

dans cette terre où tu re-poses, maintenant, dit-on

mais je sais que tu as un coquillage

tout près de ton oreille

où tu entends la mer

et peut-être

la voix de ton petit fils

tu comprends, pépé,

pourquoi, sur toutes les plages du monde,

je ramasse les coquillages

 

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27/10/2008

A ceux que j'aime

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(Encre de Paule Riché)

J’ai assoiffé les rivages de ton cœur

Et ouvert les grands cils de la nuit

Pour sentir vibrer l’insondable

J’ai décousu l’aube de tes lèvres

Pour crier que nous sommes vivants

Longeant les murs blancs infinis

Des regards saisissants qui ne se croisent

Pas par hasard

Profitons de l’injustice du bonheur

Pour ne pas éviter ni se plaindre

Laissons la nuit

Nous apprendre

Que le rêve

Est notre seule vérité

Laissons le silence

Nous révéler quelque chose de la grâce

Dans son écrin muet

Je t’entends prendre soin de moi

 

Dans ton silence

Je t’entends m’écouter

 

19:25 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)

20/10/2008

Fille de l'être

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J’ai raccommodé les gerçures

des berges de mon cœur

Pour ne pas te laisser seule

à souffrir des vents  humides

et enveloppants du frimas

de la persistance de nos silences

être corps à cœur

avec tes angoisses féminines

ne pas savoir te parler

et te dire pourtant quelle béance

nous rassemble

dans ma maladresse et mes larmes

être le père qui te regarde vivre

qui voit ta force et ton originalité

avec bienveillance, émotion et fierté

je te sais au delà du monde

ourlée dans tes désirs

d’être femme

partagée comme elles

par la césure du sourire

tu es ma fille

et quand je te regarde

je sais qu’il y aura toujours

des enfants qui naîtront

d'un regard

et regarderont leur mère

avec admiration

 

 

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18/10/2008

Toucher le Réel

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Presque porté par le vacarme

Infernal de mes mots

Je résiste à tenter

De me reconnaître

Dans les poignées de terre

dispersées par le vent

Même si plein d’a tout

Je me brise en déferlantes

Au rebord de mes larmes, de mes lèvres

Et me persuade

De la possibilité de l’île

Cette provocation insalubre

De mimer la phobie humaine

Trace sur ma peau

Les mille regards

Qui ne me voient pas

Ceux là mêmes

Qui dans ma transparence

Ont courbé l’échine

A mon humanité

Oui je suis de ces chairs

Qui revendiquent

La parole du soleil

Fenêtre aveuglante

De mes désirs brillants, passagés

Vaste reflet insignifiant

D’une âme impalpable

Capable d’arrêter le temps

Et de vivre en silence

J’ai une joie incompréhensible

Et pourtant bien réelle

Un chapelet de souvenirs

Qui donnent à mon sourire

cet air séducteur et penseur

de ce temps où le futile

a forgé ma vérité volatile

un sourire comme une vallée

où la pluie ne s’y égare plus

un semblant de bonnes manières

pour nous faire croire

que nous ne sommes pas partagés, écartés, déchirés

miroir de faille

aussi inévitable

que le pain sur la table

pour les enfants

 

 

 

11:41 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

17/10/2008

Maudite galette

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Maudite galette

Née de la boue des grands fleuves

Tu simules l’invraisemblable

De la mort au ventre

Comme une rature sur le sable

Une épine sur un arbre sec

Tu dissimules l’insoutenable

Des rêves d’enfants

Cela n’affecte personne

Notre conscience superflue

Ignore les contours de la faim

Se délite  la culpabilité incertaine

D’être d’un autre monde

C'est tendre la main

A l’inconnu

Regarder le soleil

les yeux dans les yeux

pour ne plus

rien

voir

 

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08/10/2008

je vous parle

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J’ai allumé le silence

De mes nuits trop courtes

Amasser la lumière

Qui lisse mon sourire

Avant de me glisser

Dans des draps de douleur

Aux couleurs des heures arrêtées

J’ai écorché les cicatrices

Superposé les peaux mortes

Inventé des rumeurs

Pour croire encore

Qu’il n’est pas nécessaire

De se faire mal

Ni de faire mal

Je m’immobilise….(je n’entends plus les bruits insupportables de la nationale)

certain de recouvrer

la vue limpide des profondeurs

un contact de mer

isolé dans un désert de sable

comme une perte enfin accepté

un désir qui renaît

d’être aussi différent

et pourtant tellement semblable

halluciné de vérité

je reconstruis mon monde

des restes de vos poches trouées

des mots que vous savez encore décocher

avec tendresse et humanité

je vous ressemble tellement

que je finis par exister

dans vos regards

je me vois et me noie

je me saisis de l’intouchable

une main sur ma poitrine

je sais que je vous parle

de vous

 

18:53 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)

05/10/2008

"Sei que me esperas"

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J’ai regardé les terres noires

Contemplé peut-on dire

A user la pupille du temps

Pendant des heures

Dans l’immuable

L’infaillible stabilité du monde

Jusqu’à la fatigue la plus intense

J’ai regardé la pierre

Sans craindre de plisser les yeux

Sans sommeil ni larme

j‘ai provoqué la terre

jusqu’à m’en imprégner

charnellement

j’ai perdu du temps

un temps infini

à ne plus savoir le mesurer

j’ai accepté de ne plus mesurer

de ne plus me mesurer

juste se mêler à l’impossible

se reconnaître dans l’insaisissable

du regard vif minéral

d’une roche qui s’effrite, vibre

et vit

comme dans celui de l’enfant

du dehors

que je suis

 

16:09 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)

29/08/2008

Lumière étroite

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Etroite lueur du jour

Où l’on s’invente

Un avenir

Désir étroit saturé

Des Noirs

De nos envies

Tes rêves sont les miens

Et je m’éclipse en toi

Comme un amant

Fossilisé dans ta chair

Mon sang coule en toi

Comme un partage

qui ne nous sépare pas

Aimer les bleus

A en perdre raison

S’offrir les rouges

En passion indécente

Atteindre les Noirs

De nos folies respectives

S’étreindre au jour qui s’éteint

Pour avaler la nuit

Le silence s’éteint

Sous nos regards

 

 

 

17:21 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

21/08/2008

Ne pas écrire

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Bleue comme

La fissure de la mer

Bleu vulnérable

De l’automne à paraître

Les blessures seraient-elles

Les sens de la vie

J’ai posé

Un buvard sur ma bouche

Pour aspirer les larmes des maux

Aligné consonnes et voyelles

Pour articuler ton nom

Et me sauver de l’attente

répétitive des profondeurs

rêver

que le bleu est bleu

couleur tentaculaire

de l’oubli

où je me noie

et refoule sans cesse

les aspérités

de l’arc en ciel

je trace

comme une peinture de guerre

avec mes doigts sur ma poitrine

l’insondable cri bleu

qui vient de nulle part

et qui pourtant m’habite

 

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10/08/2008

Vacant

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Je m’épuise à ne rien faire

Attendre le crépuscule

Pour enfin deviner les étoiles

Ce long murmure obsessionnel

Qui doit me rendre à moi-même

Solliciter l’oubli

Pour enfin remplir

Cette béance du petit matin

Avant d’attendre encore celle du lendemain

Qui sera identique

Et pourtant différente

Puisque toujours inutile

Je reconstruis un futur avec les marées

Du passé

Ecumant quelques souvenirs

Qui me rigidifiaient l’échine

Je vais bien

Et pourtant quel réchauffement

Quel regard arraché à un passant

Me décale de ma place

Celle qui me convenait

Sans doute si mal

Il y a une sorte de reflet

Dans la pierre

Où je m’imagine

Un mur blanc que je reconnais

Et où est ma place

Il y a du ridicule

A se poser ces questions

D’ailleurs je ne m’en pose pas

 

 

"Et l'espace blanc qui suit n'est pas encore la mort"

(Arpino Parfum de Femme)

 

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24/07/2008

C'est un bon jour

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Je ne suis que cette brindille
Qui ne servira même pas à un nid d’oiseaux
Cette pierre qui ne fera même pas un chemin
Je ne suis que le souffle de l’inutile
Cette pluie qui n’arrose que la mer
Cette brise qui ne soulève plus tes cheveux
Ce regard qui ne voit que toi
Je ne suis qu’un homme
Dont les mots se rident
Mais au fond de moi
J’ai gardé la force primitive
De ma vraie nature
La vérité
Des déserts de l’âme
Qui aiguise le désir
Je ne suis que ça
Et c’est un bon jour
Pour n’être qu’un homme
Solitaire et serein

 

09:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

26/06/2008

papa

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Je viens te dire

ce que le désert m'a appris

ce que les lunes rondes

m'ont soufflé

jusqu'à écorcher ma peau

je viens te dire

ce que je n'ai jamais

su/pu te dire

je t'aime

papa

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03/06/2008

Jour sans FIN

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Jour sans pain
des réveils innatendues
jour sans faim
de la force ignorée des enfants
jour sans fin
des spéculateurs de la vie
aux paupières exophtalmiques
désséchées par la cupidité
colère de la terre
qui regarde leur fin
comme un sain salut
ce n'est plus de faute qu'il s'agit
ni de religion
L'argent et les croyances
avilisent le monde entier
et j'ai tes yeux dans mes yeux
petit ou grand
qui me tuent de silence
et d'impuissance
je me pétrifie d'horreur
devant ce monde
qui tue
afin
de se sentir mourrir
riche
vous n'êtes vraiment que poussière
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12:43 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (6)

24/05/2008

Humeur tu meurs

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Vos larmes ont inondé mes poumons

Vos cris me sont devenus inaudibles

Et les acouphènes de vos plaintes

Restent stériles aux berges de mon cœur

Je croyais vous connaître

Et je me noie dans les boues épaisses

De vos lamentations insignifiantes

Votre impertinence vous a quitté

Votre conformisme vous étouffe

Et crèvera le réveil des terres endormies

Vous ne vous voyez même plus

Dans votre médiocre (in)suffisance

Et votre révolte est un leurre

Je ne suis pas de ce monde

Vous n’êtes pas mes amis

Et je vis pourtant sans vous

Avec mes cris arrachés à ma chair

Mon indifférence ne vous nourrira pas

Elle se décline en une profonde déception

De la confiance que je n’aurai plus

Je n’ai plus de larmes

Plus de mots

Que de la colère

 

12:28 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

17/05/2008

Blanc

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Blanc JLG

16:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)

14/05/2008

CICATRICE

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Juste pour l'oubli

peindre l'irréparable

du désir

comme une pluie fine

qui vous aveugle

18:28 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

08/05/2008

A l'enfant qui nous continue (Paul BADIN)

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L'enfant fugace

(fragment 5)

extrait de RICERCAR de Paul BADIN ED L'AMOURIER

"Il ne se souvient guère de ses couchers, persuadé qu'il est, pourtant, d'avoir été bercé, choyé comme tant d'autres.

Où  sont aujourd'hui les caresses anciennes, les murmures de velours et de nuit? Que sont devenus les craquement autour des placards fraîchement laqués de la maison sèche?"....

Dans les chevêtres de mes nuits d'enfant

il y a des passages vers l'inconnu

des traversées douloureuses et bienfaisantes

vers l'Enfant que je deviens

Où est passé l'homme que j'étais

je sais d'avant et je sais d'après

mais de ce singulier grand écart du temps

je n'ai que les rides de ma peau

pour y trouver absence

pour ne pas savoir qui je suis

ce qui n'a aucune importance

d'ailleurs.

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01/05/2008

A Bernadette (qui nous quitte)

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J’ai assoiffé les rivages de ton cœur

Et ouvert les grands cils de la nuit

Pour sentir vibrer l’insondable

J’ai décousu l’aube de tes lèvres

Pour crier que nous sommes vivants

Longeant les murs blancs infinis

Des regards saisissants qui ne se croisent

Pas par hasard

Profitons de l’injustice du bonheur

Pour ne pas éviter ni se plaindre

Laissons la nuit

Nous apprendre

Que le rêve

Est notre seule vérité

 

16:42 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)

22/04/2008

A PREVERT

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« Les enfants qui s’aiment s’embrassent debout

Contre les portes de la nuit »

Et les mots qui s’envolent tricotent

Des sourires en fine écume de déraison

Les enfants qui s’aiment ont brodé

L’indécence à leurs lèvres humides

Et au « «jean » taille basse déjà usé

Ils savent aimer les brûlures de la nuit

Inventer des regards qui caressent les hanches

Découvrir les replis des corps

Avec la maturité des amants

Se tenir debout avec révolte

Les enfants qui s’aiment

Ont les doigts accrochés au soleil

Et le cœur cousu  à leurs rêves

Ils s’aiment dans la clarté

De l’indifférence

Ils s’aiment pour s’aimer

Tout simplement

 

 

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14/04/2008

La brèche

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Elle apparaît au bord du gouffre rêche de tes lèvres

Assoiffée de sang et revêche à ton désir

Irrésistiblement attiré pourtant

Elle assemble les larmes asséchées

Des traces du passé

Elle accumule même les nouveaux réveils

Lèche la pierre qui sculpte ton corps

Et prêche dans son ombre souterraine

Les prières de suture et de réparation

Elle t’invite à sombrer en Elle

Pour reconnaître les marques charnelles

De tes dérives et de tes folies

La tempête s’y réfugie et sèche

Les frémissements  humides de ton ventre

Vibrants des assauts d’écume de mon sourire

Où tu te reconnais semblable et double

Où tu cicatrises chaque fois un peu plus à ma peau

 

15:28 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)