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03/07/2015

Les Rires du Vent

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Pierres roulées

par l'eau du temps

scories de ma mémoire

tu traques sur ma peau

dans les sillons ronds de mes émois

le tannin bonifiant du regard

qui fuit

et estompe l'acuité de la révolte

lissant et tendant le cuir du sourire

tu ne finis pas de vieillir

de vieillesse

j'avais caché

le rire de ma mère

dans les sillons creux

de la peau

le temps est une empreinte minérale

une écriture perdue dans les sables d'Harar

un mirage de ta jeunesse

un pétroglyphe oublié à peine érodé

le sourire juvénile d'une femme

écorchée par les gestes viriles du vent

qui déplace les dunes et les pétrit

sans délicatesse

Le temps c'est cette photographie jaunie

qui ne quitte pas ta poche

comme pour te convaincre

que l'avenir est devant

mais tu sais que les yeux debout

tu ne vois jamais aussi loin

qu'au fond de toi-même

Je voudrais savoir gâcher ma vie

ne pas atteindre cette réussite

promise par d'autres

et à laquelle je n'aspire plus

ne pas renoncer à la vie

mais prétendre à la mienne

si incongrue et trouble

laisser moi penser

à contre-temps

Si la sagesse s'acquière avec le temps

la mienne n'a pas le rythme des saisons

elle s'est arrêtée un jour

de grande chaleur

à jour-poindre

dans le fracas

infini

 

de l'infime violence.

14:23 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

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