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09/06/2015

Mot Dit

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oui j'aime ces mots de sang
ces maux murmurés
à l'oreille de ton ventre
comme une caresse écrite
une caresse des cris
suspendus au silence des larmes
une plaie qui me plaît
tant elle raconte une histoire
des replis de ma mémoire
des recoins de ma chair
ou des désirs de sang mêlé
tissage d'émotions
et métissage des rencontres
nos mots ne sont 


que traces sur la peau

D'une autre époque...

Il y a les mots 

                     accrochés aux pierres

comme les larmes de la parole

un chapelet de souvenirs discrets

qui aident à rester debout, écorché mais debout

J'aimerais tant me reconnaître

                        à ta bouche inquiète et lucide

                        à tes yeux qui ne se perdent ni dans le bleu 

                                                         ni dans le noir

                                                         ni dans l'espoir inventé

Je saurai me taire

pour te dire l'essentiel

                        d'une main tendu, offerte à une époque

qui lapide  les chairs et fait espérer le sommeil

J'ai beau tendre mon regard

mon impuissance à polir le sourire, à respirer l'encre sur le papier déplié de tes yeux,

grave en chaque chose

une empreinte nostalgique

romantique, que personne n'entend

le silence devient insupportable à mon oreille

la parole de l'homme

inaudible à chaque douleur

est un "fait divers" dans un journal invendu

Rêver que le temps s'arrête

pour enfin décider de choisir

Ecrire pour se sentir vivant

Ne pas mourir.

09/03/2015

Chanter les traces du souvenir

 

Retracer

singulièrement

les sillons du souvenir

comme un besoin impérieux

une nécessité vitale

Se remplir d'émotion

comme ça...

juste pour le plaisir

et lutter 

contre l'oubli

Redresser les statues

de l'inhumanité

26/02/2015

Rêve interdit...

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La nuit était Ronde et inutile

je fus traversé par multitude

de déchirements

l'arrivée en gare répétitive

d'un train venant du Nord-Est de la Sibérie

un chapelet d'effractions

tendres et décapitantes

égrenant l'implacable réalité

du temps qui s'arrête

se fige

et nous fige dans un souvenir

d'une époque oubliée

ce fut un rêve à ne pas rêver

et pourtant il était là

ciselant mon esprit

de doutes et de regrets

dont je n'avais nullement besoin

en cette période de vie incertaine

le réveil fut brutal, multiple

exclu des rires qui m'entouraient

je percevais néanmoins

une douceur de femme longue

ce n'était pas ma mère

mais le claquement incisif

et fugace d'un regard

ami

que l'on a toujours connu

une insistance dérisoire

et tout de même

indispensable

elle posait un baiser sur ma bouche

avec une aisance une désinvolture

qui excusait toutes les blessures

du passé

comme un champ de blé

qui se couche sous le vent

je pliais devant une délicatesse

qui ne m'était pas familière

un sourire

qui excusait

 la nuit

 

 

07/01/2015

Je suis, je suis...

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22/12/2014

Joe

C'est une histoire qui finit

certains diront une légende

et pour une fois, je ne suis pas loin de le penser...

tu nous as accompagné Joe pendant tellement d'années entre Vincent, Philippe, la fac et les spectacles qui n'en finissaient pas...Nous t'avons tellement aimé, je t'aime encore.

 

20/12/2014

à la vie à la mort

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Seule

comme une mer sans ressac

un arbre couché attendant la repousse

tu vaques chaque nuit

à la recherche

de l'ombre qui t'habite par effraction

que tu as oubliée

où tu t'es égarée

dans les rencontres

avec tous ceux

que tu savais si bien écouter et rassurer.

Seule

tu avales les heures de la nuit

comme une boulimique de silence

qui ne s'en remet pas

de ne pas être entendue

de ne plus s'entendre.

frigorifiée

par ces nuits et ces jours

sans lune

enroulée dans ta couverture

tu ne te reconnais plus

tu as oublié

les odeurs de pain grillé

le matin, au réveil quand le soleil

strie ton corps de lumière

tu as oublié

combien j'admire ta force

donnée en pâture aux métastases

de la tristesse qui la délitent

dans un lent mouvement inattaquable

tu restes droite

le regard un peu perdu

ne comprenant pas ce qui t'arrive

et pourquoi, toi,

qui a toujours été si juste

simple et attachante

comme un sourire d'enfant

Seule,

je suis seul aussi avec toi

à ne savoir que dire

à ne pas appréhender cette crevasse profonde

qui me gagne aussi, se prolonge en moi,

à oser la prière

qui ne s'adresse à aucun dieu

qui s'adresse à notre monde autiste

Cette tristesse c'est la mienne

je la vis

je l'entends

je la sens palpiter

dans ce fracas où personne

n'est attentif à l'autre

tout juste à se mettre en valeur

exister, être reconnu

et soigner ses gerçures narcissiques

Je me sens handicapé

à ne pouvoir te soutenir

à croiser mon regard avec le tien

pour te donner un amour

que tu ne reconnais plus...

Je pourrais être las

mais je sens toujours

sous ce grimage de fortune

la femme que tu es

cette herbe douce

indocile aux vents tourbillonnants

et qui va forcément se reconstruire

discrètement

enfouir ses racines dans un sol gelé

et seule

à l'écart de tous

comme une femme debout

puiser cette sève de vie

qui fait manque

césure, béance,

appel à vivre

 

vivre

 

tout simplement

16/12/2014

Coeur à Corps

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Une pluie de rêves oubliés

inonde les rivières de mon corps

 

Je sens ma seule certitude

dans la solitude bleue qui cerne

les falaises du coeur

 

la grisaille, ce matin, illumine

la terre d'un reflet de larme naissante

 

je m'émerveille de cette rencontre

à l'allure de sourire

échangé

partagé

dans la rue, sans raison

une complicité

consumée

telle un regard posé sur la terre

une connivence de toujours

ancrée dans l'âme minérale

de la pierre

une familiarité, une appartenance reconnue

une filiation

qui unit tous les exclus

et rature maladroitement les injustices

 

à creuser la terre où il n'y a pas d'arbres

j'ai trouvé les racines des hommes

 

je sens la puissance de cette force insoumise

cette volonté d'enfant

d'un royaume sans roi

où chacun

dans ce passage éphémère

en forme de paume levée, qu'est la vie,

a pu se dire un jour

« j'y étais »

et

laisser une trace anonyme

dont personne ne se souvient

mais que la terre garde

intacte

enfouie

dans sa respiration

qui souvent nous paralyse de stupeur

parfois de bonheur

donner un simple sens au refus d'oppression.

Convoquer chacun dans sa singularité ineffaçable

Etre sans Parlaître

Naître qu'à soi-même

Nu

dans un cri sans fin

 

épicé d'aube incertaine.

 

18:05 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

12/12/2014

5 h 57

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5 h 57

Il avait mal dormi…

 

Un matin de pleine lumière

Après avoir avalé son 7ème café

comme pour conjurer ses 7 arrêts cardiaques

il se laissa prendre

par « la configuration du dernier rivage »

Plus que personne

il savait qu'il ne fallait pas plus

« que quelques secondes pour effacer un monde »

des rives de l'aphonie

d'où il tirait les principaux traits

de son caractère

Il avait tenté et tente encore

de faire de la vie son alliée…

Il se répétait ces mots

d'un auteur moderne

qu'il avait trouvé

sur l'étagère du WC

(L'espace entre les peaux

Quand il peut se réduire

Ouvre un monde aussi beau

Qu'un grand éclat de rire.)

Quel nouveau désir

pouvait-il donc attendre

encore

il avait fait un trait sur sa vie

par peur de le faire sur sa mort

il savait qu'il allait mal mourir

comme il avait mal vécu

il ratait toujours ses départs

et ne s'en consolait jamais

il en avait pris son parti

Chaque rencontre

rend compte

de ce désir de partage

qu'il savait illusoire

un aphorisme inutile

qui ne suffisait plus

à combler la brèche

qui le séparait du monde

qui le séparait surtout de lui-même

il était calme et heureux

le goût sucré de sa peau

l'envahissait

Il savait son absence

bien plus indispensable que sa présence

des herbes rouges

au fond des yeux.

 

 

07:26 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

03/10/2014

Passeur de vies

à Tara,

 

Il n'y aura pas d'image trompeuse

juste l'encre du souvenir

effacée par des doigts

ou par des pattes amoureuses

et maladroites

Il n'y aura que l'esquisse

de la chaleur de ton coeur

posée sur mes genoux

comme un don sans demande de retour

J'ai beau gommer, effacer

les sourires amers de la mort

je ne parviens pas

à être ce passeur de vie

qui dans un élan de sagesse

saurait  rendre douce

cette respiration aphone

qui reste notre seule certitude

ce soir ou demain

j'aurai la même peine

qui arrache les larmes aux enfants

le chagrin que je saurai taire

pour montrer que je suis un homme...

et le soleil sera toujours là

mais ne le verrai-je pas différent

d'indifférence.

12/07/2014

Je n'aime pas les citations

Je n'aime pas les citations, mais après un travail avec ma fille, je ressasse sans arrêt une phrase très courte, qui en dit long de Michel Houellebecq dont je ne me sens pas très proche et que  je n'apprécie pas trop...encore...je découvre dans sa poésie quelques perles rares à force de relecture.... Bref, c'est dans Extension du domaine de la lutte de 1994.

 

"L'homme est un adolescent diminué"

 

no comment...

Today

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Je n’échapperai pas

A la levée du jour

Et pourtant j’étais sans certitude

Celle des pierres qui se fendent

Même quand aucun bruissement n’annonce

La métaphore du changement

J’étais décidé à regarder le temps

Celui qui passe

Comme une caresse dans les herbes rouges

Le feu qui ronge les corps assoupis des bien pensants

Des penseurs et donneurs de leçons

Décidé à pardonner

L’affront des hommes

Cette symbiose avec la terre

Que connaissent les enfants

Dans une lutte à mort

Me perdre ou perdre

Les racines graciles qui me lient

A un semblant de sens à la vie

Ne rien posséder

Que la noirceur des nuits sans fin

Des nuits où l’oubli nous fait regretter

De nous croire civilisés

Rien n’appartient à personne

Nous sommes un éclair à peine visible

Dans une nuit sans lune

Une évidence que la terre nous rappelle sans cesse

Mais que notre crédulité mégalomaniaque

Nous fait oublier aussitôt dite…

Je m’épuisais à regarder le vent

Reconstruire un semblant de journée

Le lilas était jaune

Et enfin

Je me sentais mortel

Pour de vrai

discrètement

09:32 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

04/06/2014

Ambiance : Une fête étrange..Jacques BERTIN

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podcast

04/05/2014

Ma voisine

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Comment relire

Les pages oubliées

De l’histoire

Les vestiges sans larme

Des épopées charnelles de l’enfance

Quelques fleurs jaunies entre les pages d’un livre

Je les retrouverai peut-être quand ma mémoire fera défaut

Comme cette petite femme que je croise plusieurs fois par jour

Elle se rend à l’arrêt de bus qui n’existe plus depuis si longtemps

Pour y attendre son fiancé…

Plusieurs fois par jour, par tous les temps, de très tôt à très tard

Elle retourne inlassablement les pages du même livre

S’y retrouve à la même page, à la même ligne

Là où son fiancé la rejoignait

Il y a des dizaines d’années

Elle se maquille sommairement, se prépare à la rencontre

Et repart dix fois, vingt fois par jour

A la rencontre de son amour qui la rend si vivante

J’entends souvent qu’elle serait mieux dans une maison spécialisée

Mais j’aime croiser cette femme aux rides qui se déplissent

A chaque aller et venue vers la gare routière

Elle porte sur elle une histoire inachevée

Un petit gilet sans couleur précise

Et une démarche d’adolescente rejoignant son chéri

Elle porte en souriant une douleur terrible

Celle d’une mémoire qui impose la jeunesse, sa jeunesse

Alors que René est mort à la dernière guerre.

J’ai parfois envie de pleurer

Tellement ses trajets sont dérisoires

Vers cet amour qui est toujours sur elle, posé comme un papillon

Elle me rappelle à chaque passage

D’inscrire dans ma mémoire

Que l’on peut sauter les pages d’un livre

Mais de le garder précieusement sous son bras

Comme le bras de celui

Que l’on a tant aimé.

 

20:03 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

03/05/2014

Les EAUX de MARS

Imagine en brésilien dans une rue de Bandol

Le soir de la fête de la musique

dans une ruelle sans nom

02/05/2014

Nost-algie

 

première année de médecine à Tours

Il y avait Vincent et toi Philippe

Vincent tu m'as appris à jouer de la guitare

Philippe nous refaisions le monde, chaque jour

C'était curieux cette complicité

nous étions si différents et si proches à la fois

Il y avait ces deux concertos de BACH

Nous aimions surtout le premier mais c'est le deuxième que j'ai choisi...

cette pochette bleue, je j'ai ouverte des centaines de fois

Je crois sincèrement que nous avons réussi grâce à cette musique

Non je vous mets le premier

ce serait injuste sinon

Et pourtant à l'époque j'étais un fan de King Crimson

des Beatles bien sûr et  de Crosby, Stills Nash and Young

mais aussi de Bertin, Ferrat, Brel, Ferré et Brassens

et tant d'autres...nous ne rations aucun concert.

Bon c'est juste pour vous faire écouter

les papiers de ma mémoire

qui s'envolent au vent du Sud.

15:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)

30/04/2014

Ab - Sante

 

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Je n'écris plus depuis un bon moment...

Plus envie peut-être ou plus capable

Plus rien à dire sans doute

Tout est dit...

Et pourtant rien n'est dit

qui ne soit  une étincelle dans la nuit

une fulgurance qui réveille le jour

et les ombres s'illuminent...

Je m'aperçois que malgré ce silence

cette absence...50 à 100 personnes passent chaque jour sur mes mots

pardon, les mots que j'aligne

alors je me dis que je ne peux pas rester insensible

je ne le suis pas d'ailleurs

j'apprécie ces visites et je sais que certains

attendent une lettre, un signe, un mot

alors je vais refuser ce silence

soyez patient

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ce n'est pas comme le vélo

on y perd son âme parfois

En tous cas, je vous aime...

 

17:32 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

31/10/2013

Divagation

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J’ai toujours beaucoup regardé les murs de ma chambre lorsque j’étais petit. J’y voyais toutes les angoisses de la vie s’y révéler dans un morceau de tapisserie déchirée.  Je devrais dire les murs de l’unique pièce à vivre. Les murs comme une seconde peau où se regarder grandir. D’ailleurs je n’ai jamais appelé ça un appartement. C’était une partie d’un ancien couvent avec un placard à charbon. Personne ne m’a jamais enfermé dedans, à part moi pour m’isoler et rêver. Mon lit entouré d’un cosy des années cinquante était mon seul refuge. Je vivais avec mon grand père et ma grand-mère avec des souvenirs d’avant l’avant. Le frère de mon grand-père mort à 34 ans en sautant à cheval  d’un pont de la Loire, Le départ à 14 ans de mon grand-père pour la marine à Marseille. Des tas de petits cailloux enveloppés dans du papier de bonbons à savourer avec parcimonie quand l’absence réveille les souffrances d’enfant.

 

Le temps n’avait pas bien vieilli

Il n’avait pris aucune ride

Mais il sentait pourtant la naphtaline

J’y croquais le bleu des rêves

Avec l’insouciance des enfants de pauvres…

De quelle époque étais-je ?

Où étaient mes racines ?

Particule non identifié brûlant l’eau salée des grandes marées

J’avais renoncé à la souffrance très jeune

Certes, elle m’a bien rattrapée

Mais je l’ai domptée de nombreuses années

Mes mystères me sautaient à la gorge

Comme un repas mal digéré, un réveil du dimanche trop matinal

Une brise du large qui ne s’engouffre pas dans les cheveux

Une ligne d’horizon qui nous échappe inlassablement

Qui abolit les perspectives

J’étais triste et heureux à la fois

Cette ambivalence charnelle

Qui dévore toute imagination

Tout projet

Impossible de me projeter dans un quelconque avenir

Y avait-il un avenir, d’ailleurs

Un faux semblant où l’on s’évertue à laisser trace

Quelles traces ont laissé les hommes

qui méritent  de vivre uniquement par procuration

Notre imperfection est criarde

L’injustice ne fait plus pleurer que les enfants

 

Le soleil était toujours trompeur à la terrasse du « café chaud » où nous refaisions le monde. Depuis le monde va plutôt plus mal et nous, nous mesurons notre réussite mathématiquement, numériquement sur un modèle oublié, dépassé qui sent la révolte. J’ai une envie de jouer au « flipper » dans le café du centre avec Raphaël et les trois petits cochons. Une rencontre insolite, imprévue…de celles qui vous font croire que tout est possible. Merci RM.

Et pourtant je reste intraçable… scorie d’un passage qui ne dérange même pas les feuilles mortes.

11:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

25/08/2013

Quelques miettes de pain

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Ma vue asséchée de larmes

Devinait le silence tapageur

Des passeurs de rêve

Je ne pouvais me résoudre

A comprendre le monde

Ne comprenant de moi que la surface écorchée du désir

Le vieillissement des pierres

Etait mon refuge ancestral

Ma généalogie

Je me surpris à méditer

Après ce long tarissement de mots

Éclipse verbale salutaire et ombragée

Où le corps ne répond plus

La gorge fermée

Crevasse oubliée et stérile

Où s’accumulent la mémoire et le souvenir

De la vie des hommes

Galaxie imprenable d’une pensée sauvage

A peine élaborée

A peine viable

Le son inaudible mais présent

Comme le crissement d’un bas sur la jambe d’une femme

Le tumulte d’une caresse effleurant la peau

Le trouble du baiser avant le contact

Quelque chose d’indisable

Une parole avortée et cruelle

Qui nous rappelle notre incomplétude

Notre fragile et vulnérable souffle

Evanescence de la volonté de laisser trace

Trace d’un si peu de nous

Comme les miettes de pain

Sur la table après le partage d’un bon repas

Seuls les oiseaux s’en souviennent…

Ce n’est déjà pas si mal



15:02 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

05/07/2013

Coup de Vent

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(photo JLG)

 

 

J’ai toujours beaucoup regardé les murs de ma chambre lorsque j’étais petit. J’y voyais toutes les angoisses de la vie dans un morceau de tapisserie déchirée  Je devrais dire les murs de la chambre cuisine salle à manger. Il n’y avait que deux pièces dans l’appartement. D’ailleurs je n’ai jamais appelé ça un appartement. C’était une partie d’un ancien couvent avec un placard à charbon. Personne ne m’a jamais enfermé dedans, à part moi pour m’isoler et rêver. Mon lit entouré d’un cosy des années cinquante était mon seul refuge. Je vivais avec mon grand père et ma grand-mère avec des souvenirs du début du siècle. Le frère de mon grand-père mort à 34 ans en sautant à cheval  d’un pont de la Loire, Le départ à 14 ans de mon grand-père pour la marine à Marseille. Des tas de petits cailloux enveloppés dans du papier de bonbon à savourer avec parcimonie quand l’absence réveille les souffrances d’enfant.

 

Le temps n’avait pas bien vieilli

Il n’avait pris aucune ride

Mais il sentait pourtant la naphtaline

De quelle époque étais-je ?

Où étaient mes racines ?

J’avais renoncé à la souffrance très jeune

Certes elle m’a bien rattrapée

Mais je l’ai domptée de nombreuses années

Mes mystères me sautaient à la gorge

Comme un repas mal digéré

Une brise du large qui ne s’engouffre pas dans les cheveux

Une ligne d’horizon telle un mur de prison

Qui abolit les perspectives

J’étais triste et heureux à la fois

Cette ambivalence charnelle

Qui dévore toute imagination

Tout projet

Impossible de me projeter dans un quelconque avenir

Y avait-il un avenir d’ailleurs

Un faux semblant où l’on s’évertue à laisser trace

Quelles traces ont laissé les hommes

Qui méritent  de vivre uniquement par procuration

Notre imperfection est criarde

L’injustice ne fait plus pleurer que les enfants

 

Le soleil était toujours trompeur à la terrasse du « café chaud » où nous refaisions le monde. Depuis le monde va plutôt plus mal et nous, nous mesurons notre réussite mathématiquement, numériquement sur un modèle oublié, dépassé qui sent la révolte. J’ai une envie de flipper dans le café du centre avec Raphaël et les trois petits cochons. Une rencontre insolite, imprévue…de celles qui vous font croire que tout est possible. Merci RM.

10:21 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)