31/12/2008
Ni plus, Ni moins
La pierre se fend
A cœur ouvert
Laissant échapper
Deux mains tendues
Frêles et frémissantes
Rappel des césures
De nos vies impalpables
La force se décline
En émotions sans larme
Mes mots sont les tiens
Et je n’appartiens qu’à la terre
Mes plus beaux voyages
Sont ceux de mes pensées
Frôlant ton regard égaré
Où je me reconnais
Je me suis perdu à vouloir
Vivre sans toi
Les pieds déracinés
De mes origines incertaines
J’ai réinventé une histoire
Où mon père reste absent
Où ma terre est nourricière
Une histoire où sédimentent
Mes souvenirs en strates
Irrégulières et rassurantes
Une histoire où le silence
Accompagne mes cris d’enfant
D’homme devenu aphone
Je ne suis que les mots de la terre
Imparfaite érosion
D’une articulation naissante
Dans les braises profondes
De vos mains ouvertes
Inutile incantation
Qui me rend humain
Le temps de le dire
Ni plus
ni moins
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26/12/2008
Réveil de veille
17:22 Publié dans Blog | Tags : peinture, texte, indécent, amitié | Lien permanent | Commentaires (1)
21/12/2008
le Cri du Réel
Le cri du réel
Est assourdissant
Dans les traces de silence immaculé
Qu’il dépose, sédimente, fermente
Dans un temps irréel
La céphalée de l’horreur
Se mêle à ces pozzines verdoyantes
Du chemin de saint Antoine
Se juxtaposent alors la détresse
Et le soulagement, la quiétude
Les amoureux des bancs publics
Prennent un relief de merveilles du monde
Et tout reprend sa vraie place
Comme un oubli de l’essentiel
Un paradis sans ciel
Où l’aubépine reprend ses droits
L’épaisseur de la souffrance
Devient le parenchyme de la conscience
La vérité sans fard
Etale son couperet émoussé
Que nous connaissions pourtant
Mais qui s’affiche là
Sans mise en scène de séduction
Sans même un contour hystérique
Un lapsus terrestre
Une pierre qui dégringole d’un chemin
Un mouvement infime de la vie
La mort
Qui se dévoile
Dans sa nudité originelle
Refuser l’inacceptable
Nous fait croire aux guirlandes
Scintillantes de l’éphémère
Croire aux illusions
Que nous portons vivantes
Comme si nous pouvions modifier
Le réel
09:16 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)
19/12/2008
Je devais lui dire
J’ai mis ma main sur son cou
Fripé, ridé par ses quatre vingt huit hivers
Caressé instinctivement
Le cou de cette femme
J’ai même passé la main dans ses cheveux
Elle, qui fut coiffeuse pendant toute sa vie
Et qui ne savait faire que ça
Puis j’ai approché mes lèvres de son oreille
Pour être sûr qu’elle entende bien
Sûr qu’elle ne rêve pas
Et d’une voix claire
Je lui ai dit que sa petite fille
De vingt sept ans
Venait de se suicider
J’ai répété plusieurs fois
Avec des mots différents
Pour être certain qu’elle avait entendu
Elle s’est effondrée, prostrée
Et j’ai continué à lui parler
Quelques mots s’échappait parfois
D’entre les rides
« c’était à moi de partir »
« c’est impossible, son petit… »
ma main circulait dans son dos
accrochait un espace de compréhension
serrait une épaule fuyante et frêle
je devais lui dire
je devais le faire
je devais
18:17 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)
14/12/2008
Enfanter la terre
J’ai tracé un sillon
Dans la terre fertile
De la paume de la main
A l’échancrure de mes souvenirs
Me rappeler l’homme
Que je suis, qui me précède
Troglodyte impatient
De mon retour
Il faut te résoudre à l’attente
J’enfanterai les reins de la terre
Par la force et le courage
De mon illégitimité
apprendre à regarder
la fourmi noire sur une terre noire
où la vague déferlante
engloutissant le marin
il n’est pas de bonheur aussi fugace
et fulgurant que cette terre
sous les ongles
matrice minérale
Aux larmes de feu
Volcan figé de mon désir
Je regarde mes mains
Elles sont vivantes
Et tendues vers toi
Comme celles d’un père
Qui se souvient
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10/12/2008
Carnet de Route
Les chasse-neige ne sont pas encore passés
La nuit n’est pas achevée, pas encore passée
Et déjà les flocons fondent sur moi
Telle une femme nue à peine éveillée
Je roule sur la neige, fier catamaran
Avec dans son sillage les écumes volantes
D’une histoire à peine écrite
Aussitôt envolée
Une histoire qui se délite aussi rapidement
Que l’humeur capricieuse qui trouble
Mes rêves encore brûlants de la nuit
Dérisoire de croiser des épaves encore fumantes
De voitures dans le fossé
Et si c’était moi…
Pensée à peine ébauchée d’une impossible réalité
J’accélère encore pour brouiller ma vue
Comment peut-on être banquier ou trader
Vais-je réussir ce matin à monter la côte de Méreuil
Je n’ai aucune envie de monter à pieds
Mes mains sont frigorifiées
Et si j’étais albinos noir
Noir, noir c’est ce qui se dit quand on a trop bu…
Une autre épave là sur la gauche
J’accélère encore…
Je vais juste travailler
J’ai l’impression inhabituelle que ce matin
Ils ont besoin de moi, besoin de me voir
Besoin de ma présence transparente attentive
J’arriverai pendant leur petit déjeuner
Nous avons mis trois ans à le rendre réalisable
Réfléchir négocier obtenir
Quelle perte de temps
Mon pare brise devient opaque
Mes essuies glace sont bloqués
Je ferai mieux de retourner me coucher
Mes collègues ne prendront pas la peine de se déplacer
Par un temps pareil
Je ne peux pas renoncer
C’est idiot, nous ne sommes pas irremplaçables
C’est vrai, c’est faux
Mes roues se figent dans la neige
Comme dans un récif oublié
J’y suis
je vous écoute
19:56 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)
04/12/2008
Dysphrasique
Desmotsmesmotsàdéfierlesilencequetumasappris
Chuchotésenperlesd’aveuxilmeresteleurchantbrûlant
Mélodiecruellequipercutemonoreilleetterendsivulnérable
Dysphasiquedysphrasiquedemesémotionssouterrainestum’as
Apprisàécrirel’avantdel’avantquelquechosequetoiseulepouvais
Convertirenlamedebonheursanstelaissermouriretsansouvrircescicatrices
Déjàreferméessurl’horreurdetelire
Disaistucemotpourmeséduireetm’accompagnerdansl’ignorancedenotreignorance
Eglantinetum’enasdonnédespagesetdespages
D’amour18:13 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)
01/12/2008
Bonheur
Porte entre ouverte du soleil
Je viens te donner les fibres vibrantes du cœur
la mémoire oubliée de mon autisme
Les brûlures insensibles du regard
Mes mains recousues
A la tendresse de tes sourires
A la suture de mes plaies
Renaît le bonheur
Je n’ai jamais eu mal
à avoir mal Douleur invisible
d’une solitude surpeuplée
J’anesthésie le passé
D’un revers de phrases
Désuètes et magiques
Qui colorent même la misère
Un semblant de déchirure
Qui apprend et convoque la reconstruction
Faire la paix avec soi-même
Dans les volutes du calumet
Dans l’avalanche du nécessaire
Comme si je pouvais être utile
A rendre l’inutile
Indispensable
Déterrer la hache de guerre
Pour me battre contre
Mes pensées défensives
Oser le plaisir
07:37 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)