26/11/2008
Propriété Privée
Ne volez pas
Ma mort ourlée
sous les échardes de la vie
Enchaînée
Aux rires volatiles
Des senteurs de rhum et de terre
Elle m’appartient
Le seul lien qui me réunit
faire la paix avec moi-même
Le vrai plaisir d’une écorce arrachée
Un saignement de bonheur
Qui ranime mes rêves d’enfant
Les rides de mes souvenirs
Suturer la mort
Comme un acte d’amour
Spéculer sur elle est sans retour
Je m’y sens vivre
Sans artifice avec plaisir
Inonder mes poumons
Arrogance primitive
Comme retrouver
Un second souffle
Qui change le regard
Ne touchez pas à ma mort
Propriété privée20:35 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)
15/11/2008
Mes Déserts
(Photo JLG 1982-1983)
J’ai cousu les paumes de mes mains
Aux rives escarpées du sommeil
Simulé le silence
Pour entendre les pleurs de la terre
Retrouver les émotions
Du temps où rêver
N’appartenait pas qu’aux enfants
Où prendre soin des autres
Devient urgence vitale
Comme on remplit ses mains
Des sables du désert
Et qu’on s’émerveille
Devant tant d’humanité
J’ai mal à l’Afrique
Volatile et sensuelle
Que nos cultures apraxiques
Dénaturent même avec générosité
Je voudrais retrouver
Ces dunes immaculées et charnelles
Qui connaissent encore
La valeur d’un souffle de tendresse
Un bras autour du cou
Pour bien nous signifier
Que nous sommes de passage
Que seule la terre
Appartient à la terre
20:11 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
01/11/2008
Grand-père(je n'irai pas sur ta tombe)
Mer dépouille
Du marin de mon enfance
bruit incessant du ressac
Dans un coquillage oublié
posé sur mon oreille
C’est le vrai bruit de la mer
Celui que tu m’as appris
avec tes mots de marin
qui regardait au loin
la brûlure du soleil
certains soirs de lassitude
quand la main sur le bastingage
tu caressais la carcasse rouillée
avec une envie de femme
à déformer ta vareuse enfarinée
avec aussi des larmes dans tes yeux
dilatés de désirs
la mer ne serait rien sans la terre
dans cette terre où tu re-poses, maintenant, dit-on
mais je sais que tu as un coquillage
tout près de ton oreille
où tu entends la mer
et peut-être
la voix de ton petit fils
tu comprends, pépé,
pourquoi, sur toutes les plages du monde,
je ramasse les coquillages
16:26 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)