29/04/2006
Chasseur de Pierres
J’ai emprunté les ornières humides et profondes
Au flanc de la montagne d’Aujour
Là où l’air se raréfie
Prés du lac, au Jas des Aigues
J’adore ces moments singuliers
Où je m’échappe à moi-même
Où je décide d’aller à la rencontre de la terre
De me fondre à la glaise, à traquer les pierres
Je me sens en infidélité
L’impression étrange de tromper le monde
Un moment de solitaire intimité et d’indécence
Impartageable
Et pourtant, je ne peux garder secret
Ce que la nature m’a livré…
J’ai assisté comme un adolescent inhibé et médusé
A la première division cellulaire des pierres
Je vous la livre dans sa brutalité clinique…
Par la suite c’est comme pour les humains
Ça se multiplie, ça se multiplie
A l’infini ou presque…
Quant à l’intérieur
C’est un mystère
Je ne peux en dire plus
Plus tard peut-être…
La prochaine fois
J’espère pouvoir assister à l’acte
Je vous ramènerai alors
Promis,
La scène primitive
Des pierres
18:25 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (6)
21/04/2006
Trace
J’ai voulu
Pénétrer La trace
De la souffrance
Des corps
Le silence écarté
De la chair
Cet oubli
Inconscient
De notre
Opacité
J’ai effacé les ombres des pierres
J’ai essuyé les larmes de nos nuits
La terre de tes seins
Hait la langue
Mon regard minéral
Souligne la fente des corps
A chair de peau
L’air se presse à ma bouche
L’érosion de la chair
Ride nos sourires
Je n’ai lu aucun livre
Ou presque
Immense l’illusion de
Notre humanité
Sauvage le regard que je
Porte
Sur nos traces
Absente
La mélancolie
Du réel
Des chairs
Qui nous mentent
Juste un désir
De corps en mouvement
Comme une trace refoulée
De notre
Mémoire
Faillante
Même les Traces vieillissent et épuisent la souffrance
17:55 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)
12/04/2006
Art Triste
22:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (6)
09/04/2006
NOIR
Juste murmure assoupi
Sous les graphes de la pluie
L’éternité se fige des ratures
Infimes de l’intime
Elle se négocie en instants rares
Les draps froissés ont encore
Le soupir élancé
de ton cri bâillonné
Quand le rivage s’étale sur le zinc
Les verres de bonheur au mètre
Pour occulter la paume ouverte de tes yeux
La peau se tend délicieuse
Par inadvertance perverse
J’ai possédé la silhouette affirmée
Donc féminine entre les doigts
Du sacrifice
Comme on se tient debout
Les pieds enchaînés
Au sang des chairs offertes
Je suis en connivence
Avec la tombe éclairée
De tes jouissances
Sans parler tu sais m’entendre
Le printemps inscrit dans mes flancs
Des soupçons charnels
Définitifs
Où j’écris ton ombre
Ce matin la pluie n’efface pas la nuit
10:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)
04/04/2006
Un Ange Passe
Le petit mot
De rien du tout
Que tu t’égosilles
à ne pas prononcer
Ce petit mot
A la saveur de sang
Qui a l’empreinte unique
De ma surdité
20:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (6)
01/04/2006
Légendes
Cri nu des ruelles éconduites
J’ai traversé les ronds de cascade de l’émoi
Quand mon silence s’étirait
De la rue des Chardons
A la rue de l’abbé Regnard
J’y puise des pintes d’histoires
De celles que l’on s’invente, Marc
Files intimes et ininterrompues de fictions
Qui mettent du savon dans les yeux
Et pimentent nos greniers à souvenirs
Raphaël en vitrier de l’infime
Scande nos vies
Comme un passeur de sens
Il sait même s’éterniser
Dans nos rébellions
D’adulte à venir
Je Nous réinvente ce soir
Trente cinq ans plus tard
Ce n’est pas un poisson d’avril
Simplement
La folle envie
De vous embrasser.
Jean-luc
tableau de Michel Suret-Canale
15:30 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)