27/02/2006
SANS
Matin de bouches cousues
Matin cerné des épaves de mes nuits
A la fibule de tes mots
(Rire saturé de ma semence)
Infidèle murmure
Qui sait taire la ruine
Le réveil du soupçon
Nargue l’hystérie des mots
J’ai fermé le bocal aux caramboles
Pour
Eviter de croire au miracle
Et pourtant ce matin "j'y crois"
A la rencontre du sourire
Sans chair meurtrie
"sans"
Le vent respire le linge qui sèche au soleil
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26/02/2006
Si LENT CE MOT DIT
J’ai convoyé l’écheveau
Des pierres infernales de mes contusions
La silice lisse coule entre mes doigts
Egrainant l’étoffe du temps
Sablier de verre de mes secrets exophtalmiques.
J’ai trop tardé
A apprendre les rides infécondes du vent
Ces baisers posés aux rives de tes absences
Tant besoin de croire
Aux dérives de tes cheveux
Accrochés à mes doigts
Comme on fait glisser les herbes
Sur les gerçures du désir irradié
Se délite le souvenir encré
de mes forces sauvages
vivaces invisibles secrètes
Presque serein de me confondre à la terre
de tes fantasmes et de tes sentences
Appartenance virile
Je suis l’œil de lynx de la névrose de tes mots
Le bonheur résiste
A l’entrejambe des femmes
Il y a même des transpirations volatiles
Au chevet des insomnies
Je te suppose de manière frontale
Au risque de murmurer le mot
Les écorchures apaisent les courbes de ton regard
Suis lové au creuset de tes rêves
J’ai rendez vous avec le sillage nonchalant
Des tortues de mer
Reconnaissantes de mon aube océane
Ce soir j’ai des envies de mers profondes et sombres
Où se noyer dans les sables roux
Révèle l’empreinte de l’inhumain
Je suis à l’encoche de l’attente
A l’essoufflement du reproche
A la croisée de ta bouche
Cette algue vive des sentiers creusés où tu écris
Ce linge que tu déplies
Qui enveloppe tes maux naissants
Je suis l’oreille de ton murmure nu
A la pointe des eaux imprévisibles
Je reconnais ton silence
d’après le frémissement
Ça y est, je vois, je vois
L’improbable
Je ne ressens que la douleur de l’impossible
L’articulation inflammatoire de ton cri
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25/02/2006
1956
Avril mille neuf cent cinquante six – Les Sables d’Olonne- J’ai deux ans, la mer, ma mère et bientôt l’amer à moi tout seul… A cet âge, aucune anticipation possible du plaisir, aucune capacité à différer la possession. En allant à la plage, comme chaque jour, j’ai donc fait un caprice, une colère, des cris pour obtenir un album de coloriage… « Immédiatement »…la raison aurait voulu que ce fût au retour que l’achat se fit. Je l’avais et m’en désintéressais donc complètement… Dans le flux et reflux des marées s’est envolé le bel album, stigmate de mon pouvoir halluciné sur ma mère. J’exorcise dans chaque bain marin cette perte océane…la perte de mon impuissante illusion de puissance… J’ai compris bien plus tard l’humilité et le fragile, le salé... D’avoir cru être Plus fort que la mère et la mer- La paire- Je me demande où est le sens et je repense à l’album de coloriage de mon enfance décoloré par la mer- J’inspire à marée haute- J’expire à marée basse- Je soupire sans la mer
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15/02/2006
RENCONTRE (ORIGINELLE) ORIGINALE
Le désir,
A la craie noire
S’est archivé
Sur l’ardoise
De nos mémoires.
Les mots s’absentent
De ma phrase
De ses bévues
J’ai bâillonné
La résurgence acide de ton sourire
Pour rejoindre
D’argile et de perles Les épaules nues
De ton silence.
Chiffonné les mots Expirant
De la naissance de l’aube
Miroir de faille
Transpirante Fragmenté
Modelé Désolé
Avec la terre et les mains jointes tu attends le retour
Des eaux sidérales
De tes premières angoisses
Dans l’argile
De tes premiers soupirs
Macle de ton silence insoupçonnable
Les mains cristallines
Ont sculpté
Ton cri.
Tu sais en ta naissance
Eviter l’origine Le corps de la lune
Baigne les prières
La trace des serpentines asthmatiques
Habite ton regard des insomnies orphelines.
Les rayures du soleil Là,
Apprivoisent ton cri dans un pli de la nuit
Tu es en ton marbre figé Les mots se froissent
Bouillonnant de la
Parole des hommes
Et font écho de la suie.
Il y a du feu dans les pierres
Il y a du vent dans les pierres,
Il y a comme un trait incertain
Comme un souffle d’empreint
Qui justifie de vivre Qui accepte de suivre.
22:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (9)
08/02/2006
ORIGINE I bis
C'est là qu'il me faut être un aigle
Pour voir l'évidente évi[ ]
Puiser dans mon peu d'histoire
La brillance du cristal
Qui [ ]
Réapprendre l'autisme
Le soupir des roches
Ligne de fracture civilisée
d'une originelle richesse
Signer l'apologie de l'incomplétude
Inaugurer la comparaison
Au monolithe qui [ ]
La fin n'est que le commencement
des pierres
Inventer le [ ]
Être sans reflet
et pourtant se rassembler
Manquer
en ignorant la douleur
J’ai mis un masque pour me révéler
Porcelaine de mes désirs sauvages
Je sais l’évi[ ]
J’ai écorché la pierre lisse du fantasme
Que me vient
Cette infime amplitude passionnelle
A sculpter les mots
De ton absence
Je suis en ta matrice
Cambré dans ton éclat de rire
Pour ne pas me dissoudre
J’étais natif
En ton orgueil
Sacré en ton hiver.
21:50 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
07/02/2006
ORIGINE II
En amont du dégel
J’ai froissé l’étoffe des souvenirs
Comme un poème de jeunesse
Feuillet inutile
Mille caresses aux tempes du désir
Drapé des vacuités insolubles
Des ondes de ma mémoire
C’est indigo entre tes cuisses
Le séisme de mon silence Malentendu
A dispersé les roches intimes du sourire
Je me plonge
En mon puit noir
Vestiges vierges et insensibles
De mon ébauche
Je sais en ton regard lire
Les gestes avares de la vie
Soupçonner la rigueur du frisson
« Il y aurait presque la forme d’une goutte entre deux pentes »
Et les tresses du vent
C’est limpide lisse et pénétrant
Le profil des corps attachés au serment des pierres
Ta bouche ouverte
J’écris sur les berges de crevasses
Où murmure le plaisir
Le silence hésitant des corps
S’attarde inlassablement
A l’étendue des rives de nos doigts
Et pourtant
Ma peau humilie
Le grain fragrant et rêche
Du tissu
Entravant le sourire
Et la béance étroite
Blanche
De l’éveil
Il installe un linceul
Pour traquer le souffle antique des émois
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Déni minéral
21:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1)
ORIGINE I
La question n’est pas qui suis-je ?
En amont du frisson Lentes coulées fébriles de la langue du ciel
J’ai soupçonné
La montée de l’émoi
Dans la persévération
Des gelées prévisibles et transparentes des matins d’insomnie
Tes rires violents ces pas suspendus ourlés dans les replis des soupirs du vent
Ont apaisé
Le subtil saisissement
Des transformations
Radicales (j’allais dire définitives)
Du silence ignorant la parole Silence nu
Cet instant rare où s’éveille le reflet
Pour t’apporter brûlure en échange partage
Compréhension
Des vertus éphémères de la pensée ramassée
Le silence prend rives aux tempes des femmes
J’étais en ce silence minéral même pas peur
Un enfant oublié même pas abandonné
Dans les rides du regard
D’une mère
Un éclat
De roche
Qui pétrit
Le lit des rivières
Gonfle les enjambements cristallins
Des reflets du coeur
J’ai assisté
Sans impatience avouée
Au réveil intime
Des calcaires plissés de ma mémoire
Promettant le repos
A
Tous les guerriers de l’absolu
J’étais serein
Malgré le couvre-feu végétal
Qui dissipait toutes les
Fougères
Dispersées des bords de mon désir
Echeveau d’une histoire à tisser
D’un fil
Ma mémoire orpheline
Des souvenirs de mon épopée sauvage
Flancs d’îles incertaines de mon échine rebelle
Traces de filiation sans mot dites
J’étais humain
Je suis le scribe
De ma mémoire oubliée
Qui résiste
A toute implication
A toute incantation
De mes peurs originelles
Primitives
Je suis le silence où tu écoutes parler
L’insondable d’où tu viens
Le réveil des feuilles
En ton berceau
La montée de sève
En ton cerveau
18:15 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)