18/10/2009
Intitrable
Comment rassembler ces odeurs de marée
Et les mots qui m’ont forgé autour du flipper
du bar du centre avec toi Raphaël, fagoté de ton agrégation toute neuve en Lettres classiques et de ton polo sans teinte dont il ne manquait pas un bouton…
Aussi ce petit professeur du collège du commerce
Qui m’a donné toute sa confiance
Et son regard complice quand il montait dans son immense Volvo grise démesurée et pourtant pas assez grande pour lui…
Comment réunifier ces souvenirs d’enfance
Qu’un écart de vie a bousculé.
Rupture annoncée d’une plongée charnelle
Mes larmes dans la brise réfrigérante des interminables avenues Tourangelles
Quand toi grand père tu es parti
Comme une trombe d’eau
Toi si présent de force douleur encore maintenant
Comment raccommoder ces éclats de vie intenses
Illuminés de présence palpable et rare
Quand l’insignifiance te poursuit jusque dans tes émotions les plus intimes
Comment ne pas s’accrocher à ce miroir brisé de l’enfance
Clivage incessant d’une vie qui se reconstruit
Episodes tranchants de souvenirs qui s’articulent
Comme un semblant de mannequin désarticulé mal recousu
Toi, François avec qui nous avons dévoré tellement
toute notre adolescence pour devenir étrangement si lointains
Toi, Marc qui me lie à la rue des Chardons et ses « papillons blancs », à ton père et à la maladie de sachs
Toi le fils du notaire dont j’ai oublié le nom qui peignait des Dali mieux que lui avec une lueur de folie nécessaire et déconcertante.
Toi Philippe, avec qui nous avons mélangé nos vies pour sortir la tête de la pauvreté et tellement été complices
Comment rassembler mes peurs infantiles
Celles de quinze années de combat singulier
Un tour du monde sans photographies
Où les rencontres avec soi-même n’étaient pas toujours éloquentes et soyeuses
Peurs volatiles comme la disparition de Paul sur son bateau
Quelque part entre Caraïbe et métropole
Désir d’île ancré dans ma chair
Dermatose purpurique de mes nuits noires
Langage décalé d’un monde où la parole n’existait pas
Pour ressentir ce que jamais nous ne pourrons dire
L ‘éveil au monde est un chemin de voix
Sculpté entre anéantissement et dissolution
Vivre ou mourir un combat de chaque instant
Dont nous ferions bien de nous souvenir parfois
Mon cri de silence autiste vous répète inlassablement
De revenir à l’essentiel
Ce silence qui nous forge
Nous élève à l’humanité
Ne soyons pas inhumain à l’homme pour échapper
A notre propre réalité d’hommestiquée
Osons la faiblesse et la peur
Osons le silence et la colère
Osons être ce que nous sommes
Des dépendants de la vie
Des pendants de la vie
Des
Des
Et encore
17:41 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Vos mots en cet écrit particulièrement m'ont touché. Est-ce le divan si palpable ou bien ce vivant qui nous tient tous en la seule proximité, l'aveu de notre impuissance ? Je ne saurai dire sinon qu'en tout cas ils m'ont invité au rêve qui donne à chacun sens et, cela c'est bien l'essentiel. J'y reviendrai par ailleurs
Merci donc.
Bien à vous
Écrit par : Alain Gojosso | 21/10/2009
Comment dire plus, je pense à ses trombes d'eau, oui c'est ainsi qu'ils nous quittent, et nous voilà vidés, cela m'a touchée car si bien exprimé, cela part du haut vers le bas comme une rétention d'eau qui lache.
Écrit par : lutin | 21/10/2009
J'ai beaucoup aimé le ton de ce texte ...la photo aussi ...
au plaisir
Servanne
Écrit par : Servanne | 26/10/2009
Merci à vous Alain si l'émotion est parfois au rendez-vous
c'est le seul échange où l'on ne triche pas
ne serait-ce que le temps d'un frémissement
amicalement
jlg
Écrit par : JLG | 11/11/2009
Merci Lutin de cette présence toujours attentive
toujours bienveillante
amitiés
jlg
Écrit par : JLG | 11/11/2009
Merci Servanne de cette visite
qui au plaisir se renouvellera j'espère
amitiés
jlg
Écrit par : JLG | 11/11/2009
Les commentaires sont fermés.