31/05/2009
En-vie de vivre
Je te retrouve grand père
Au bout de la jetée
A chaque incertitude
De mes pas dans le sable
A chaque extrasystole
D’un monde qui se désapprend et se renie
(Je t’ai souvent cherché dans
La cabane de cantonniers
De la tour Eiffel où tu as passé
des nuits et des nuits……et qui n’existe plus
je suis même allé au pied de la statue de Joséphine
aux Antilles
où tu cuvais tes nuits blanches et noires de solitude)
A chaque mouvement irrégulier du vent
Dans chaque rafale de tes mots vibrants d’humanité
A chaque frémissement du silence caressant
Je te retrouve
Quand je me perds
Quand je ne me reconnais plus
Quand je ne retrouve de ma force passée
Que la gracile identité de l’homme qui glisse
Entre mes paupières exorbités
Vertige illicite de se savoir vivant
Palpitant de nacre salée
Je me retrouve en toi, je me cherche en toi
Qui n’es plus qu’une âme de coquillage
Je me retrouve au bout de la jetée
A tes côtés, t’apprenant à pêcher
L’orphie ou le tazard
En attente de clouer le soleil naissant
à nos yeux complices , familiers
en attente du temps qui reste
du temps volé innocemment
à tes mains de pétrisseur de pâte à pain
tu ne serais plus l’ouvrier à 36 centimes la baguette
qu’il te fallait travailler pendant seize heures
pour nourrir ta famille…
tu n’irais pas jusqu’à 65 ans attendre une retraite
qui t’a précipité immanquablement vers la mort l’année suivante
nous irions nous enfiler deux ou trois « fillettes »
de mauvais vin d’Anjou près de Saumur
en regardant la Loire creuser ses niches souterraines
de mystères et de tuf
et tu m’apprendrais encore
à avoir envie de vivre…
envie de te survivre…
grand-père
16:56 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (9)
15/05/2009
le temps qui reste
22:52 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)
Frisson
J’ai comme un frisson
De terre qui me traverse l’échine
Une brume caressante qui noie mes yeux
des cheveux de mer
j’ai des pierres plein la bouche
à éclater mon sourire
j’ai cette fissure où s’engouffre
Le regard inventé par l’aurore
j’ai les mains ouvertes à l’attente
de ces nuits apaisantes de désirs
un tremblement de pluie
à fleur d’oreille
qui réveille la tendresse
enfouie des cœurs asséchés
cette fragilité qui m’enveloppe
de la force des tempêtes
bonheur volatile d’un instant arrêté
aux berges de mon cœur
fusion incessante de l’odeur
des bouts d’étoiles
arrachées à la renaissance
de gestes oubliés
te prendre par la main
et t’emmener loin du tumulte
quotidien de l’oubli
réapprendre la tendresse
18:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
08/05/2009
L'instant
J’ai un violon dans le cœur
Vibrant en écume de mer
Psalmodiant la bise qui mêle nos sangs
Sur un air de bossa nova, bossa, bossa…
Ou de zouk kolé Séré séré
Un silex tranchant insolite et bleu
Une peau qui se tend comme une lame
Aux sourires sucrés des femmes
Naufragé aux fers de mes frères
Je suis de ces terres
Qui butent sur la vague
Et jamais ne s’en remettent
De ces terres de liberté
Et d’emprisonnement
Parce que la mort est en vie
Un passage de lumière
Et de silence où serein je respire
Des dunes effritées de soleil
Des blessures de l’avant
De l’évitement du meilleur
Je n’ai que des souvenirs de justice
Des proies de solitude
Des violences insatiables
Des tendresses à partager
des regards à donner
Des larmes où se perdre
Je suis une plage déserte
Où des amants se sont enlacés
La trace sensuelle sur ma peau
Brûlante de désirs qui ne m’appartiennent pas
Qui pourtant sont de mes rêves, de mes rêves, de mes rêves
Le voile d’une réalité qui m’échappe
Une île engloutie
Quelques mots à ne pas dire
Juste à l’oreille un murmure à défendre
Un balancement de hanches
Une émotion sans raison
Etre là un instant
Seule-ment
Seul...
18:16 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)