22/12/2014
Joe
C'est une histoire qui finit
certains diront une légende
et pour une fois, je ne suis pas loin de le penser...
tu nous as accompagné Joe pendant tellement d'années entre Vincent, Philippe, la fac et les spectacles qui n'en finissaient pas...Nous t'avons tellement aimé, je t'aime encore.
20:46 | Lien permanent | Commentaires (0)
20/12/2014
à la vie à la mort
Seule
comme une mer sans ressac
un arbre couché attendant la repousse
tu vaques chaque nuit
à la recherche
de l'ombre qui t'habite par effraction
que tu as oubliée
où tu t'es égarée
dans les rencontres
avec tous ceux
que tu savais si bien écouter et rassurer.
Seule
tu avales les heures de la nuit
comme une boulimique de silence
qui ne s'en remet pas
de ne pas être entendue
de ne plus s'entendre.
frigorifiée
par ces nuits et ces jours
sans lune
enroulée dans ta couverture
tu ne te reconnais plus
tu as oublié
les odeurs de pain grillé
le matin, au réveil quand le soleil
strie ton corps de lumière
tu as oublié
combien j'admire ta force
donnée en pâture aux métastases
de la tristesse qui la délitent
dans un lent mouvement inattaquable
tu restes droite
le regard un peu perdu
ne comprenant pas ce qui t'arrive
et pourquoi, toi,
qui a toujours été si juste
simple et attachante
comme un sourire d'enfant
Seule,
je suis seul aussi avec toi
à ne savoir que dire
à ne pas appréhender cette crevasse profonde
qui me gagne aussi, se prolonge en moi,
à oser la prière
qui ne s'adresse à aucun dieu
qui s'adresse à notre monde autiste
Cette tristesse c'est la mienne
je la vis
je l'entends
je la sens palpiter
dans ce fracas où personne
n'est attentif à l'autre
tout juste à se mettre en valeur
exister, être reconnu
et soigner ses gerçures narcissiques
Je me sens handicapé
à ne pouvoir te soutenir
à croiser mon regard avec le tien
pour te donner un amour
que tu ne reconnais plus...
Je pourrais être las
mais je sens toujours
sous ce grimage de fortune
la femme que tu es
cette herbe douce
indocile aux vents tourbillonnants
et qui va forcément se reconstruire
discrètement
enfouir ses racines dans un sol gelé
et seule
à l'écart de tous
comme une femme debout
puiser cette sève de vie
qui fait manque
césure, béance,
appel à vivre
vivre
tout simplement
17:43 | Lien permanent | Commentaires (2)
16/12/2014
Coeur à Corps
Une pluie de rêves oubliés
inonde les rivières de mon corps
Je sens ma seule certitude
dans la solitude bleue qui cerne
les falaises du coeur
la grisaille, ce matin, illumine
la terre d'un reflet de larme naissante
je m'émerveille de cette rencontre
à l'allure de sourire
échangé
partagé
dans la rue, sans raison
une complicité
consumée
telle un regard posé sur la terre
une connivence de toujours
ancrée dans l'âme minérale
de la pierre
une familiarité, une appartenance reconnue
une filiation
qui unit tous les exclus
et rature maladroitement les injustices
à creuser la terre où il n'y a pas d'arbres
j'ai trouvé les racines des hommes
je sens la puissance de cette force insoumise
cette volonté d'enfant
d'un royaume sans roi
où chacun
dans ce passage éphémère
en forme de paume levée, qu'est la vie,
a pu se dire un jour
« j'y étais »
et
laisser une trace anonyme
dont personne ne se souvient
mais que la terre garde
intacte
enfouie
dans sa respiration
qui souvent nous paralyse de stupeur
parfois de bonheur
donner un simple sens au refus d'oppression.
Convoquer chacun dans sa singularité ineffaçable
Etre sans Parlaître
Naître qu'à soi-même
Nu
dans un cri sans fin
épicé d'aube incertaine.
18:05 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
12/12/2014
5 h 57
5 h 57
Il avait mal dormi…
Un matin de pleine lumière
Après avoir avalé son 7ème café
comme pour conjurer ses 7 arrêts cardiaques
il se laissa prendre
par « la configuration du dernier rivage »
Plus que personne
il savait qu'il ne fallait pas plus
« que quelques secondes pour effacer un monde »
des rives de l'aphonie
d'où il tirait les principaux traits
de son caractère
Il avait tenté et tente encore
de faire de la vie son alliée…
Il se répétait ces mots
d'un auteur moderne
qu'il avait trouvé
sur l'étagère du WC
(L'espace entre les peaux
Quand il peut se réduire
Ouvre un monde aussi beau
Qu'un grand éclat de rire.)
Quel nouveau désir
pouvait-il donc attendre
encore
il avait fait un trait sur sa vie
par peur de le faire sur sa mort
il savait qu'il allait mal mourir
comme il avait mal vécu
il ratait toujours ses départs
et ne s'en consolait jamais
il en avait pris son parti
Chaque rencontre
rend compte
de ce désir de partage
qu'il savait illusoire
un aphorisme inutile
qui ne suffisait plus
à combler la brèche
qui le séparait du monde
qui le séparait surtout de lui-même
il était calme et heureux
le goût sucré de sa peau
l'envahissait
Il savait son absence
bien plus indispensable que sa présence
des herbes rouges
au fond des yeux.
07:26 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)