25/03/2012
J'étais la terre
À cœur ouvert (3)
Le réel est injuste
J’avais besoin en ces temps de reconnaissance
« De ces belles personnes qui font du bien au monde »
Je pensais creuser la terre frénétiquement
Pour y trouver la paix
Effleurer ma peau du dessous
celle qui garde les blessures et les absout
celle originelle qui nous drape des amours infantiles
amours de violence et de vérité
la peau du toucher
la peau de la reconstruction
la peau du feu qui nous consume
et nous fait renaître à nous-mêmes
peau à peau je redécouvre la langue
mot à mot je réapprends la respiration
lente et ample des matins où l’on croque la vie
j’écorche la pierre tranchante du réel
sans savoir ce que j’attends
en sachant ce qui m’attend
j’ai refermé le grand livre
des souvenirs des amertumes des mémoires
comme on quitte un livre
impossible à écrire
J’étais la terre
Ce visage unique refermé
Sur le pas des hommes
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11/03/2012
Suite...
à Cœur ouvert (2)
La pluie traversait mes yeux
Je ne discernais plus l’ombre du silence
Je parlais sans un mot
De l’aube du sourire
D’une peau à ma peau collée
Aveuglé par mon émoi
J’apprenais à naître à l’autre
Dans l’épaisseur d’un miroir brisé
Funambule sur la tranche du désir
J’abordais la vie à cœur fermé
Dans un copeau de ciel bleu
Je m’irritais de ne pas dominer la terre
Les blessures sont faites pour se rouvrir
Printemps silencieux de nos faiblesses
Je criais à cœur perdu
à l’infamie de nos souffrances
quand même la terre ne vacille d’aucun émoi
Je retrouvais un ami d’enfance
légendes des âges où l’on donnerait son cœur
sans partage
sédiments des matins sans brume
des levers insouciants
où le monde nous appartient
vertige des vestiges de nos croyances
quand nous refaisions le monde
et que le monde nous épargnait
j’avais oublié la cruauté de nos fantasmes
la blessure des draps pliés sur la peau
au matin d’un réveil en sursaut
livide et vulnérable de n’être
que l’image blafarde de l’enfant
qui s’épuise en nous
je ne restais pas insensible au vent
qui décoiffait mes rêves
10:13 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)