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18/02/2012

à Coeur ouvert (1)

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J’ai ouvert le grand livre

 

De souvenirs drapés de silence

 

de chuchotements et de murmures

 


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   Le froid était inqualifiable

 

   ce 11 février 1954

 

 

 

Ce n’est pas sans angoisse

 

Que j’ai retrouvé le geste chirurgical

 

Écarter un à un les plans successifs de ma mémoire

 

Dépoussiéré ces moments superflus

 

Qui donnent consistance au présent de la vie

 

Les vagues de mon cœur sont intarissables

 

ce reflet du soleil qui masque l’essentiel

 

Disséqué les douleurs et les joies

 

Pour repeupler d’amour et d’herbe fraîche

 

L’érosion renouvelée des falaises de mon corps

 

Je suis traversé par les marées

 

D’où je puise ma terre

 

Ce cristal insolent et mystérieux

 

Qui façonne les berges de mes mots

 

J’ai mis les pommes de terre à cuire

 

L’odeur volatile de leur peau ranime tous mes chers disparus

 

Dans la simplicité des gestes échangés

 

Des regards parfois des paroles

 

Tous ces visages croisés rencontrés

 

Comme les perles chargées d’humanité

 

Enfilées au fil des ans

 

Comment ne pas succomber

 

A cette richesse entassée prélevée pillée

 

A votre histoire qui est aussi la mienne

 

Fertilité de vos écumes sédimentées

 

Je combats les bas-ciels

 

A cœur de fleur

 

                                

 

 

 

 

 

 

01/02/2012

Blanc...

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Un voile de blancs
Provoque nos consciences
Epaisseur éphémère de nos doutes
Des blancs profonds aux blancs lumineux
Réveillent nos noirs insoumis immortels
Nous traçons avec un doigt d’enfant
Les stigmates de notre présence
Grain de sable dans le désert
Recueilli au coin de l’œil
Notre relative puissance à exister
Interroge le temps qui nous échappe
Horloge détraquée de nos certitudes
Je me perdais dans ces blancs
Dont la différence était autant tactile
Que visuelle
Un sein maternel introuvable
L’émotion pouvait s’y nicher
S’inventer en strates successives
Sédiments des origines de nos mensonges
Et de notre incomplétude
Matrice insolente de nos palpitations dérisoires
Les larmes induisaient l’espoir
Inspiraient un narcissisme à peine dissimulée
Le blanc avait gommé le blanc
Il respirait notre aphonie
Secs comme les pierres


Nous pouvions recommencer
A nous croire vivant

 

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