18/02/2012
à Coeur ouvert (1)
J’ai ouvert le grand livre
De souvenirs drapés de silence
de chuchotements et de murmures
Le froid était inqualifiable
ce 11 février 1954
Ce n’est pas sans angoisse
Que j’ai retrouvé le geste chirurgical
Écarter un à un les plans successifs de ma mémoire
Dépoussiéré ces moments superflus
Qui donnent consistance au présent de la vie
Les vagues de mon cœur sont intarissables
ce reflet du soleil qui masque l’essentiel
Disséqué les douleurs et les joies
Pour repeupler d’amour et d’herbe fraîche
L’érosion renouvelée des falaises de mon corps
Je suis traversé par les marées
D’où je puise ma terre
Ce cristal insolent et mystérieux
Qui façonne les berges de mes mots
J’ai mis les pommes de terre à cuire
L’odeur volatile de leur peau ranime tous mes chers disparus
Dans la simplicité des gestes échangés
Des regards parfois des paroles
Tous ces visages croisés rencontrés
Comme les perles chargées d’humanité
Enfilées au fil des ans
Comment ne pas succomber
A cette richesse entassée prélevée pillée
A votre histoire qui est aussi la mienne
Fertilité de vos écumes sédimentées
Je combats les bas-ciels
A cœur de fleur
14:48 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Terre cristalline, la mémoire est une présence vivante. Très beau texte JL sur une belle photo.
Écrit par : Ile E. | 20/02/2012
Mémoire minérale présence vitale de nos origines
scories de traces du vivant
Merci Ile toujours là....
jl
Écrit par : JLG | 20/02/2012
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