24/11/2007
Ciel (Iles d'Oriane)
Photo Marianne Gastecelle
Il est un "ciel"
qu'on ne raconte pas
qui ressemble à la mer
qui tapisse un ancien océan
et gronde comme une tempête
c'est ton ciel ma fille
et il te ressemble
de beauté
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21/11/2007
Grenoble un jour
10:52 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1)
Les Mains
J’écris tout petit
Pour ne pas rien dire
A peine lisible
Tellement le vent est fort
Juste au bord du cœur
Que les lettres ne s’évanouissent pas
Juste pour que tu saches
Que j’ai encore des mains
Qui si elles ne savent écrire
Sauront toujours
Serrer très fort
Les mains de ceux
Qui savent les ouvrir
10:43 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)
14/11/2007
Dessin
dessin JL COUDRAY
08:41 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)
11/11/2007
Reconstruire
Le vent a chassé
Les feuilles écrites
Des bouleaux de mon jardin
Les feuilles vierges
De mon esprit
Résistent aux paupières du soleil
Je réapprends les couleurs
Des ciels ténébreux
Des pierres du chemin
Des herbes hautes vacillantes
J’ai réappris à aimer le grain
Et le regard des autres
Je n’ai plus peur
J’ai reconstruit fidèlement
La cabane de mes idées folles
Et je sais un peu d’où je viens
Les arbres ne me reconnaissent plus
Et pourtant ils m’accueillent
Et me serrent de mille bras
Je sais ce qu’est un passage
Et la prudence
Ne m’est plus coutumière
Je me sens d’un autre monde
Où bonheur et bonté
Remplacent égalité fraternité
Je suis un sauvage
Dont la barbarie se mue
Dans l’attention de l’infime
Mon oreille est posée sur la terre
Comme sur un ventre de femme
Pour écouter la vie
La confiance me vient de la terre
Et des mains des hommes
09:36 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
07/11/2007
Gamin de Paris
Passer si près de la mort
C’est passer si près de la vie
Etre en son cœur même
Se rappeler les toits de Paris
Que nous parcourions enfants
Quand la nuit nous surprenait
Et que le gris des ardoises et du zinc
Illuminait nos pas.
C’est le retour par les
Bouquinistes des quais de Seine
Et nos envolées lyriques avec un passant
C’est le 32 rue de Chazelles
Où j’ai appris autant qu’à l’école
Une grand mère concierge
Dans un immeuble du 17ème
C’était une chance, tout le monde
M’aimait et se mettait en quatre
Pour me faire plaisir
Du médecin à l’avocat
Du mannequin au russe blanc,
Monsieur et Madame Tchakotine
Je me souviens de ce nom
Qui me faisait voyager
J’avais six ans et déjà les plaines du Caucase
Dans mes yeux de petit garçon.
Et comme j’étais impressionné d’entrer chez eux
Tous ces tapis, tous ces vases immenses décorés
Une odeur épicée et inconnue presque magique
Un autre monde déjà.
Cette vieille dame du 1er qui me donnait
Une larme à l’oeil
Tous les timbres Grecs
Qu’elle recevait de son fils
Il y avait aussi le chauffeur du patron de casino
Dans la rue juste en face
Qui passait plus de temps sur le trottoir
Que dans la voiture du boss
C’est lui qui m’a expliqué
Avec sa chaussure noire vernis pointue
Que la terre tournait sur elle-même
Nous restions des heures à regarder
L’ombre recouvrir sa chaussure
Ou l’inverse.
Déjà ombre et lumière
Habitaient mon esprit.
Et ma maîtresse de la rue de Renaudes
Avec ses longues tresses blondes
Qui me regardait avec tendresse quand je la dessinais
En couleurs sur la grande feuille de papier Canson,
Je ne dessinais qu’elle et mes dessins
Etaient exposés dans le hall d’entrée de l’école.
C’est aussi le 59 rue Rouelle
Où j’avais deux copains plus grands
L’un m’apprenait à construire
Des guitares électriques
et à voler dans les magasins
l’autre me rapportait des photos authentiques
de Leny escudero avec sa coupe façon Beatles
que j’ai retrouvés l’autre jour
avec plein de photos de moi
qu’il avait faites à la sortie de l’école
près de l’ancienne usine Coca Cola
pas loin du quai de javel,
là où j’allais voir les clochards
qui me parlaient de leurs chagrins d’amour
ou du sens de la vie.
Ils me mettaient des rêves dans la tête
Qui ne m’ont plus quittés.
La vie c’est aussi cette résurgence de souvenirs
Accompagnée d’émotions encore très vivaces
C’est aussi cette Algérienne qui habitait en face rue Rouelle
Qui s’était jeté de la Tour Eiffel du second étage
Et que ses grandes jupes avaient plaqué au premier étage
Accrochée par un membre…
Depuis je la voyais avec sa jambe plastique
A peine visible
Et j’aurais voulu lui parler
Lui demander ce qui s’était passé dans sa tête
Mais je n’ai jamais osé
Et chaque jour j’ai essayé de lui parler
Mais bien sûr elle ne le sait pas…
C’est pour tous ces silences écorchés
Ces absences involontaires et volontaires
Ces ratés de la vie, je veux dire mes ratés
Toutes les fois où j’aurais pu rendre
Ce qu’on m’a donné sans désir de retour
C’est pour tout cet innommable
Que j’écris encore un peu
Pour le bonheur bleu
Que les vaches rousses savent me donner
Pour les talus d’herbe et de feu
Où je peux me rouler
Pour les pierres qui savent si bien dire
Leur histoire et ne trichent jamais
Pour le feu dans les herbes
Et les herbes dans le coeur
Pour tous ceux que j’aime
Mais surtout pour tous ceux qui m’aiment
Et à qui je ne sais pas rendre cet amour.
Je ne saurais oublier le parc Monceau
Où je me laissais enfermer le soir
Pour découvrir tous les endroits magiques
Où se retrouvaient
Les amoureux.
06:50 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (7)