02/11/2006
La nuit est trop Claire
La nuit était trop claire
Lisse et longue comme un nylon tendu sur la jambe d’
Une femme
A la couture
Les souvenirs froncés
De l’attente
Cette déchirure entre toi et moi
Entre moi et moi
Ce silence de justice
Que seule la mort convoque
Et qui
Comme l’érosion des pierres
Commet celui qui trop se montre
L’apparat des berges du corps
Dissimule la fin
Du vertige terrestre
Je suis une plage de galets
Qui meurt à chaque marée
Le délitement des terres
Se lit dans chacun de mes regards
Dans le croisement
De nos gestes
La mort enfin
Sait donner
Raison
A la vie
Il y a comme un souvenir
Déplié
Qui déchire l’espace
Une carte postale écornée au fond de la poche
L’œil de bœuf du grenier de la voisine veuve
Qui s’éclaire
(Je n’ai jamais osé lui adresser la parole)
Et pourtant le frottement de ses jambes
L’insistance de ses talons aiguilles
Evoque un petit rien
Qui dit tout
Un semblant d’apparence
Qui ne ressemble à rien
Un mot écrasé
Sur la bouche des soupirs
Une pierre roulée
Traversée par la mer
La certitude
D’avoir vécu
Un instant
Un dérisoire sourire d’enfant
Une larme de bonheur
Volée à personne
20:39 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
:-)
simple et bien écrit
ah ! ces jambes de femme
et le Lycra les habillant
nylon polyamide
ongles filant les mailles
Écrit par : frenchpeterpan | 02/11/2006
Dîtes moi jlg si je vous ai croisé sans savoir qui vous étiez vous me le diriez?
Amitié.
Écrit par : strand | 03/11/2006
Bien sûr...
mais je ne crois pas (ou alors je ne le sais pas non plus)
je suis un sauvage
je ne croise souvent que les mots
et encore!!!
Amitié
jl
Écrit par : JLG | 04/11/2006
Oki. Parce que récemment j'ai fait une lecture publique et il m'a bien semblé que je connaissais l'un de ceux avec qui je discutais...Je me suis demandé si ce n'était pas vous par hasard.
Donc c'est non. Alors je continue à chercher en passant. C'est drôle ces blogs anonymes! Ca fait des surprises parfois.
Amitiés.
Écrit par : strand | 04/11/2006
"La nuit était trop claire, comme l'érosion des pierres, le délitement des terres, une pierre roulée traversée par la mer. La certitude, un instant"
Tes mots, magnifiques de puissance et de présence.
Écrit par : ile | 04/11/2006
Dans un esprit en suspens...
Magnifique, ce haiku !
Il y a comme un souvenir
Déplié
Qui déchire l’espace.
Écrit par : Fourmi sans Ombre | 07/11/2006
il est bo ce caillou
Écrit par : Yoyostereo™ | 08/11/2006
« Une plage de galet qui meurt à chaque marée... un souvenir déplié qui déchire l'espace... une pierre roulée traversée par la mer »... OUI
Écrit par : zait | 19/11/2006
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