12/10/2010
Après Coup
Je n’ai que trois ans
Et quelques jours
Les mots ensablés de l’amour
Ont enflammé le silence
La mort est loin du sommeil
Le regard tubulaire des cristaux de crocoïtes
Ont répandu des flaques rouge sang
Embrasant l’aurore
De souvenirs incertains
D’homme à reconstruire
Sortilège du désir
Vivre ou mourir
La frontière escarpée
Glissante du vertige
Me précipite du haut de la falaise
En équilibre instable
Et gracile odeurs de terre
A peine perceptibles
Tout pouvait s’arrêter là
Tout s’est arrêté
Jusqu’à revivre inopinément
Presque par surprise
Et réapprendre
Le rythme des marées
Se réapproprier les rides oubliées
De l’épaisseur des conflits
Des amitiés partagées
Des rires sans raison
L’évidence de la folie des hommes
Asphyxiante dérisoire
Je suis d’un autre monde
De celui où l’on se sert la main
Où l’on croise un regard avec tendresse
Comme on tend une fleur
Pour le plaisir de faire plaisir
Concilier l’émotion d’une présence
De celles où le silence remplace tous les discours
Ces présences nécessaires
Qui avec le temps
Vous reconstruisent
Pas à pas
Mot à mot
Insensiblement
Inéluctablement
Et parler
De l’indisable
18:27 | Lien permanent | Commentaires (4)
03/10/2010
Autant rêver
Autant rêver d’ouvrir les portes de la mer
Je relisais la douzième édition de « Capitale de la douleur », celle où tu adresses un très sympathique hommage à Marguerite André à l’encre violette.
J’ai dans mes mots le cœur noir de mes yeux et les portes de la mer ne s’ouvrent pas.
J’ai pourtant passé deux heures à parler à l’une de mes six sœurs avec tendresse, avec les plis d’émotion de nos enfances dispersées, les bordures de larmes asséchées, la volonté volatile des pierres
Un père mort
Je repensais à l’ultime tableau de Rembrandt « le retour du fils prodigue », nécessaire aboutissement de filiation entre mort, perte et présence…quelle harmonie la mort peut-elle réinventer, quel arrêt sans silence marque le repos des oiseaux migrateurs, quel mystère sans mystère nous invite au sommeil. Rembrandt mourra la même année.
Je t’ai choisi une robe noire trop décolletée, des escarpins bien trop haut mais le vent ne s’en est pas soucié. Chaque rafale a déposé une épaisseur de vie, des couches superposées de soleils couchants, comme une peinture obsessionnelle où la même couleur vient recouvrir la couleur même, inlassablement, imperceptiblement jusqu’au moment où la couleur est là, celle qu’il ne faut plus toucher…
Le choix reste possible
15:28 | Lien permanent | Commentaires (0)