01/02/2009
Contre le temps
A peine le temps du trait passé
J’arrache aux larmes de la terre
Qui laissent le temps sans racine
Ces ombres de vie qui transforment
La colère en révolte définitive
S’accorder l’espace de l’interminable
Pour mesurer le fugitif le périssable
Regarder ses mains
Chargées des entrailles
Du temps
Avec les yeux de la pierre enflammée
Coulée larvée d’une bonté oubliée
Ecartèlement sismique de la chair
Odeur détournée de lavande
Se retrouver sur un chemin inconnu
Qui ne va nulle part
Qui donne aux mots
La consistance de la craie après la pluie
Trace invisible ineffaçable
tracé du mot inutile
Dont la terre fait des poèmes
possession naturelle qui apaise
notre parole manquante et faillible
sans peine sans impertinence
elle nous révèle cet inaudible
perte qui nous constitue
elle nous modèle aussi
dans ses sables inconvenants et fécondants
de l’absence communiante
elle nous pétrit
des bégaiements communicants
qui nous apprennent à désirer
délier les nœuds de la langue
dépoussiérer notre regard vieilli par le temps
ouvrir enfin les failles sensibles
de notre humanité, les reconnaître
assumer notre perte à lâcher l’âme de son cœur
et ne panser que les maux qui ne nous appartiennent pas
au cœur de pierre fendu, vieillir avec peine
un écheveau fragile nous réunit tous
c’est notre force
c’est notre vie
pour quelques mots
08:26 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
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