23/08/2017
Nathanaël
tu te souviendras de l'odeur de ta mère
des notes florales de garrigue, volatiles et sucrées
parfois animales et sauvages
tu te souviendras
de ces corps à corps incertains
où la peau se mêle aux transpirations intimes
tu te souviendras
de ses cheveux noirs bouclés sur tes joues
comme autant de caresses effacées
tu te souviendras
des temps
où elle t'enveloppait
à te faire croire
qu'elle était tout pour toi
tout toi
tu te souviendras
cette fugace sensation où
tout ressemblait
au sourire de ta mère
De tes neuf mois
tu te souviendras la colère
enfouie
d'une cruelle cassure dans l'oubli.
D'un souvenir qui s'est brisé, fissuré
dans le Réel de la vie
Tu ne sauras pas dessiner son visage
que tu auras oublié
et qui pourtant t'accompagnera.
Tu ne te souviendras plus d'elle...
morte le jour de la saint Amour
accrochée à celui qu'elle te portait
et pourtant il te transporte
comme une main qui te dresse
un souffle dans ton cou
elle respire dans ton sourire
s'apaise dans tes mots.
Tu ne te souviendras plus d'elle
dans le monde des grands
mais dans celui des bébés
elle ne te quittera pas
même si tu ne savais pas encore
l'appeler « maman »
elle est ta mère
Ton grand-père le 9 août 2017
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