27/01/2007
Le squelette des mots
Il m’a fallu de cette patience
Lorsqu’on regarde le soir tomber sur l’échancrure du jour
Sans bouger sans presque respirer
Nullement contemplatif…juste prétentieux
Comme quand on se dissout au loin
Et que l’on croit enfin qu’à ce qu’on ne voit pas
De façon insignifiante indécente
Comme s’il fallait faire silence
Pour voir le beau se confondre
Notre vérité nous sourire
Où nous tapoter sur le cœur
Comme un alignement de Moais
Une lueur rectiligne nous traverse
Et nous lie
Au totem de l’éternel
Il m’a fallu recomposer
Avec la matrice originelle de la terre
Cette trame solide
Authentique échine des sentiments
Qui nous parle, nous scarifie
Avec les mots d’avant les mots
Cette primitive caresse charnelle
Qui polit
Le squelette de nos émotions
Engorge nos veines vierges
De vertus animales
J’ai touché le rêche l’impalpable
L’indistinct l’innomé
L’incomplet
Les traces creuses des ombres
Les aspérités rugueuses de la joie
Déchiré le continu des rivages
Enseveli la plénitude de l’unique
J’ai imaginé des sculptures de pierre
Epousant ma chair
Un dialogue viscéral
Où les sons sont insondables
Une épaisseur de silence
Magnétique volatile transpirant
Où les mains parlent
Un doigt pressé
Sur le polissage
Sensuel du galet
De tes lèvres
Au ciseau tranchant
Du partage des membres
Il est des jouissances patientes
Qui délivrent du désir
Je sais maintenant pourquoi
Aimer ne suffit pas
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20/01/2007
L'Homme primitif
dessin sans titre, sans commentaire adressé sous forme de carte de voeux par Bernard PAHIN, un sacré monsieur
17:18 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)
10/01/2007
Ce n'est qu'un aurevoir
Où le poème vient
Aux lèvres
C’est sans doute grâce à vous
Le temps est venu
Où les mots font
Silence
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07/01/2007
Mer
Cypraea Surinamensis pêchée à 80 m entre Antilles et Brésil (rare)
J’ai cru pouvoir séduire la mer
Me suis glissé dans ses écumes
Ces longs bras de femme
Qui donnent l’amour
Comme pour trouver l’absence
L’absence à moi-même
Dentelles d’appartenance
Me suis reconnu
Dans les grimages du vent
J’avance… je recule…
Comme ces marées
Domptées par les astres
Qui répètent
Sans cesse
Un refrain blessé
D’insistance paisible
Et soumise
C’est la tanière des enfants
Mémoire fossilisée
Des fosses océanes
Un refuge utérin
Où les mots sont caresses
Où les mots sont inutiles
Un regard
Partagé
Annonçant
La grande marée
Le cri des autres se reflètera-t-il
Un jour dans mes paumes
levées
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