03/11/2015
JUSTE UN REGARD
Le jour à peine éveillé
insensible au senteurs de l'aube
un rideau tombé du ciel
froissé des scories de nos rêves
se décidait à planter le décor
c'était une brume d'hiver
enveloppante et cynique
épaisse piquante et jaune
un bord de mer
une berge à peine visible
le ramage d'un mirage oublié
où le vent avait capitulé
en murmures inaudibles incertains
Le bruit du ressac
clair perle soyeuse et sucrée
déroulait les galets
de cette plage
où nos pieds étaient enracinés ancrés
entre les filets d'eau et les silences inavouables
limpide comme un cristal de roche
une fine musique
envahissait nos sens
et distillait un apaisement transfixiant
peut-être était-ce Notre musique
la caresse incessante des galets
les uns contre les autres
ne manquait pas d'évoquer quelques amants
enlacés
incapables de se parler
incapables de se toucher
incapables de se quitter
Même le bruit de l'amour
n'altérait pas cette mélopée insensée
qui dissipait toutes craintes
toutes douleurs
tous soucis
Nous étions portés par cette vague musicale
par le même mouvement insistant et répétitif du ressac
désarmant
juste quelques traces dans le sable
ou l'entassement subtil des galets
comme un cairn
ouvre la voie
étaient là
discrètement
seul visible de nos yeux
La quiétude avait installé
son manteau d'hiver
nous étions libres
Libres seuls et heureux
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